Sous la Seine est un film disponible sur Netflix, dès la sortie de sa première bande-annonce, il a fait beaucoup parler de lui ! Un requin dans le fleuve parisien, le public était un peu sceptique ! Certains trouvent le scénario complètement loufoque, mais ce n’est pas forcément le cas comme nous le verrons dans cet article. Xavier Gens tente d’éveiller la conscience du public sur la crise écologique. Un bon casting, un scénario qui fonctionne (avec une fin un peu tirée par les cheveux) et surtout un bon message derrière. Plongeons dans les eaux troubles et sales de la Seine !
Un requin dans la Seine !
Au début du scénario, nous retrouvons Sophia et son équipe de scientifiques. Ils sont en plein océan près de ce que l’on appelle le septième continent, ou “vortex de plastique”. Un endroit en plein milieu du Pacifique où une quantité de déchets en tout genre flotte à la surface. Les scientifiques sont sur place afin d’étudier Lilith, un requin qu’ils suivent depuis quelque temps. En plongeant, l’équipe fait une étrange découverte, la femme requin à doubler de taille ! L’équipe de scientifiques se fait décimer par le squale, Sophia est la seule rescapée.
Quelques mois plus tard, nous la retrouvons à Paris, elle travaille à présent dans un musée océanographique. Après une journée de travail compliqué, une jeune femme du nom de Jade, l’aborde. Cette dernière fait partie d’un collectif qui protège les requins tracés par une balise en désactivant cette dernière lorsqu’un chalutier s’approche de cette dernière. Elle a une terrible nouvelle, Lilith est dans le fleuve parisien !
Sophia et Jade commencent alors à mener l’enquête pour comprendre comment le requin s’est retrouvé là. Mais aussi trouver une solution pour le remettre dans son environnement naturel. Malheureusement, l’animal commence à faire des victimes et une équipe de la police fluviale va venir se joindre au scénario. Le chef de l’équipe Adil fera tout ce qui est son pouvoir pour régler le problème. Ce dernier doit d’ailleurs être réglé rapidement, la capitale accueille pour la première fois les championnats du monde de triathlon. Un événement festif qui pourrait bien tourner au carnage.
Un scénario improbable ? Pas tant que ça !
Beaucoup de personnes, ce sont plein de scénario improbable, en critiquant une énième fois les déboires du cinéma français. C’est marrant, quand c’est un film américain qui propose un scénario loufoque, on en entend moins parler. Sous la Seine est loin d’être le pire film de requin que l’on a pu voir, on a tout de même eu le droit à Sharknado (et pas qu’une fois !) Mais passons… Sachez, que le début du scénario est plus que probable ! Nous avons déjà retrouvé un béluga, une orque et bien d’autres animaux exotiques dans le fleuve français.
En-dehors des critiques sur le scénario (avant même que les gens aient vu le film), j’ai pu voir sur les réseaux diverses critiques sur le cinéma français. Ridicule, nulle, pas étonnant, c’est un film français, sont des médisances que j’ai lu à plusieurs reprises. Messieurs, Dames, renseignez-vous un peu, le cinéma français ce n’est pas juste des comédies un peu vaseuse. Nous produisons de très bons films d’action de science-fiction, d’horreur, bref, le cinéma français à su se faire une place, et ce, depuis bien longtemps. L’année dernière au festival de Cannes, nous avons pu voir diverses productions françaises dignes de ce nom, Anatomie d’une chute, Acide ou encore l’incroyable Le Règne Animal ! Merci de mettre du respect sur notre art !
Une fin un peu tirée par les cheveux
Le début du synopsis n’est certes pas loufoque, mais ce n’est pas le cas de la fin. Sans trop, spoiler, le scénario nous offre une fin digne d’un film catastrophe avec des explosions, des bâtiments détruits, et même un mini-tsunami !
Tout cela est dû à d’autres choses que l’on peut trouver sous le fleuve, à savoir des obus. Effectivement, ce sont des souvenirs des guerres passées que l’on peut retrouver très régulièrement en fouillant le fleuve parisien. À la fin du film, des équipes de l’armée sont sur deux navettes afin de tuer le requin qui fait des siennes lors de ce fameux triathlon. Alors qu’on pourrait croire que c’est une balle perdue qui déclenche l’explosion du premier obus, c’est tout autre chose que l’on voit à l’écran.
Effectivement, le requin plonge, le mouvement de ses nageoires fait bouger un des obus qui retombe sur l’embout explosif et déclenche une réaction en chaîne. C’est le gros point noir du film, un peu trop de légèreté à mon goût. Alors qu’une balle perdue tirée par un des soldats aurait été beaucoup plus plausible.
Un casting qui fonctionne
Côté casting, on retrouve du beau monde, l’excellente Bérénice Béjo dans le rôle principal (Sophia). L’actrice franco-argentine est bien connue du grand public notamment grâce à The Artist (elle a d’ailleurs obtenu un césar pour ce film) ou encore OSS 117. Elle est une nouvelle fois très prenante dans le rôle et nous transmet beaucoup d’émotions durant tout le long-métrage.
À ses côtés, on retrouve l’incroyable Nassim Lyes qui incarne Adil. Un excellent acteur français que l’on a pu voir l’année dernière dans Nouveaux Riches disponible sur Netflix. Je n’ai pas trop apprécié le film en revanche, je peux vous conseiller Overdose ou Farang deux autres productions françaises où l’on peut le retrouver.
Jade est incarné par Anaïs Parello (Vortex), on retrouve aussi Anne Marivin (Bienvenue chez les ch’tis) dans le rôle de la maire de Paris. Un casting restreint, mais qui fonctionne !
Éveiller la conscience écologique
Xavier Gens tente par beaucoup de moyens d’éveiller notre conscience écologique. Par le biais du scénario, le requin se retrouve dans la Seine à cause du changement climatique. D’autres événements du scénario sont aussi expliqués à cause de ce tragique événement.
On nous montre aussi ce fameux septième continent, le film n’a pas été tourné sur place, mais dans un studio espagnol spécialisé dans les prises de vue aquatique. Cependant, les images montrées restent poignantes et nous font voir l’horreur de ce qui se trame dans l’océan Pacifique depuis des années. Ce vortex de plastique a été découvert en 1997 et malheureusement, ce dernier ne fait que grossir. On estime aujourd’hui sa taille à plus d’1,6 million de km2, soit trois fois la France métropolitaine.
Un film angoissant
C’est l’un des points forts du film, il est vraiment très anxiogène et angoissant. Les scènes sous l’eau sont crispantes, surtout celle tournée dans la Seine. L’eau est trouble, on ne voit rien, le requin est rapide et on le voit passer au loin. Puis se rapprocher rapidement de sa proie.
Ces scènes sont accompagnées par de superbes musiques qui renforcent le côté anxiogène du long-métrage. Sans partir sur le cliché des musiques des Dent de la mer, c’est à la première chose que l’on pense quand on parle de requin. On retrouve ici Alex Cortés à la composition (Arès), piano et violon nous font frémir lors des scènes aquatiques.
Sous la Seine, n’est pas excellent, mais c’est un bon film. Visuellement bien plus propre qu’un certain Le salaire de la peur. On nous montre de belles choses à l’écran, mais aussi de moins belle pour nous faire prendre conscience du réchauffement climatique. Nous aurons peut-être droit à un deuxième épisode, si les critiques sont bonnes. Ce n’est pas le cas en France, cependant le film est numéro 1 dans plusieurs autres films européens. C’est à Netflix de prendre la décision !