« On prend les mêmes et on replante » – Ranch Farm & Store Simulator peine à se renouveler

Bewolba Studios remet le couvert en ce mois de juin… mais était-ce vraiment nécessaire ? Après Hydroponics Farm & Store Simulator sorti en avril, le studio revient déjà avec un nouveau titre au nom étonnamment similaire : Ranch Farm & Store Simulator. Et pour reprendre les mots d’un célèbre commentateur de FIFA : « on prend les mêmes, et on recommence ! » Dans le premier, il s’agissait de faire pousser des plantes et des légumes à vendre dans votre propre magasin. Cette fois, on ajoute quelques arbres fruitiers, une touche d’élevage, et c’est reparti pour une nouvelle boucle agricole. Aucune évolution graphique notable, pas de véritable nouveauté du côté du gameplay… difficile de parler d’un nouveau jeu tant la formule semble recyclée.

Une ferme à construire pièce par pièce, du jardin à la boutique

Tout commence dans un petit chalet avec un grand jardin, et une tonne de possibilités. Dans ce jardin, vous pouvez installer des bacs de plantation, chacun pouvant accueillir jusqu’à six graines. Vous avez également la possibilité de construire des enclos pour élever — et exploiter — de pauvres animaux de ferme. Après avoir récupéré leurs œufs, leur lait ou leur laine, vient souvent l’étape la plus cruelle : les abattre pour vendre leur viande. Un cycle qui peut en refroidir plus d’un·e, mais qui fait partie intégrante de l’économie du jeu.

À l’intérieur du chalet, vous pouvez installer différents types d’étagères, basiques ou verticales, pour exposer vos produits à la vente. L’aménagement du magasin ne s’arrête pas là : il est également possible de décorer l’espace avec des tableaux, vendus par des marchands ambulants. Une touche esthétique qui n’est pas purement cosmétique : ces objets de décoration attirent plus de clients et améliorent le moral de vos employés. Un petit détail qui enrichit légèrement la dimension gestion.

Parlons justement des employés. Vous pouvez en recruter jusqu’à huit, chacun et chacune possédant des niveaux de compétences variables. Plus ils sont efficaces, plus leur coût est élevé. Une fois embauchés, vous pouvez les affecter à des tâches spécifiques : la récolte des plantations, la collecte des produits animaux, ou encore la mise en rayon dans le magasin. Cela permet de mieux organiser votre quotidien… du moins en théorie, car leur efficacité reste parfois inégale.

Un gameplay automatisé… et sans saveur

Le jeu perd rapidement de son intérêt une fois les premiers employés engagés. Ces derniers prennent en charge la majorité des tâches, rendant l’expérience presque passive : on se contente alors d’acheter de nouveaux enclos, de commander du bétail, des semences ou des articles, et de réapprovisionner les rayons du magasin. Une boucle de gameplay minimaliste qui frôle l’ennui.

Avant d’en arriver là, attendez-vous à une longue phase de labeur manuel. Le jeu vous impose de multiples allers-retours incessants entre la ferme et la boutique. Et pour ne rien arranger, vos employés ne brillent pas par leur efficacité : les caisses de stockage sont mal remplies, parfois avec un seul produit alors qu’elles peuvent en contenir une douzaine. Il n’est pas rare de devoir gérer des cagettes à moitié pleines, ce qui vous oblige à trier et organiser vous-même l’ensemble.

La gestion de la qualité des produits ajoute une contrainte supplémentaire. Il faut séparer les articles selon leur niveau — standard, supérieur, etc. — ce qui complique davantage les déplacements et la logistique. Une tâche fastidieuse qui casse rapidement le rythme du jeu.

La répétitivité s’installe très vite, comme dans beaucoup de jeux de simulation, mais ici, elle est couplée à une absence totale de dynamisme. Une fois votre petite routine en place, il ne reste plus grand-chose à faire si ce n’est attendre que les objectifs s’accomplissent d’eux-mêmes.

Et pour couronner le tout, l’interface manque de clarté : les menus sont lourds, peu intuitifs, et quelques bugs viennent entacher l’expérience. Un cocktail qui laisse un goût amer, surtout pour un jeu qui aurait pu proposer une boucle de gameplay bien plus engageante.

Un système de progression utile, mais quelques mécaniques frustrantes

À l’instar de son prédécesseur, Ranch Farm & Store Simulator propose un système de progression par niveaux. À chaque palier franchi, de nouvelles graines, espèces animales ou objets utilitaires sont débloqués. Certains de ces objets apportent un vrai gain de productivité : le transformateur de fumier ou encore le composteur permettent par exemple de recycler vos déchets pour produire de l’engrais et du compost, deux ressources précieuses pour optimiser votre exploitation.

Parmi les ajouts les plus appréciables, on trouve la tronçonneuse, qui permet de couper les arbres environnants afin de récupérer du bois. Celui-ci sert ensuite à construire de nouveaux enclos ou des bacs à plantes, ce qui apporte une petite dimension de crafting bienvenue. C’est un outil simple, mais efficace, qui contribue à donner un peu plus de relief au gameplay.

Mais tout n’est pas aussi bien calibré. Dès les premières heures de jeu, un animal sauvage vient régulièrement semer la pagaille dans votre ferme. Il vous faudra le chasser à coups de balai, une mécanique qui frôle le ridicule. Le jeu vous laisse heureusement le choix : vous pouvez désactiver cette fonctionnalité, la rendre rare ou fréquente. J’ai opté pour le mode « rare »… mais dans les faits, les intrus apparaissent tous les jours. Et c’est vite infernal.

Autre fonctionnalité notable : les animaux de compagnie. Vous pouvez adopter un chien dès le début de votre aventure. Ce dernier vous avertit de l’arrivée des animaux sauvages, ce qui peut s’avérer très utile. Il est même possible d’améliorer son efficacité en le nourrissant. Pour cela, vous devrez pêcher dans le petit lac situé derrière le magasin — une activité annexe sympathique, bien que peu approfondie.

Ranch Farm & Store Simulator se présente comme une suite spirituelle de Hydroponics Farm & Store Simulator, mais le manque flagrant d’innovation laisse un arrière-goût de déjà-vu peu engageant. Si quelques idées viennent agrémenter l’expérience — comme l’introduction d’animaux, d’un système de progression ou d’outils de transformation —, elles ne suffisent pas à masquer une formule trop rigide, répétitive et mal équilibrée.

L’automatisation du gameplay aurait pu être une bénédiction pour les joueuses et joueurs en quête d’efficacité, mais elle transforme rapidement la partie en une routine sans saveur, où l’on devient simple gestionnaire de commandes et de rayons. Le manque de soin apporté à l’interface, la gestion laborieuse de la logistique, et l’invasion frustrante des animaux sauvages nuisent à l’expérience globale.

En l’état, Ranch Farm & Store Simulator s’adresse avant tout aux fans de simulations agricoles peu exigeantes, prêts à tolérer une certaine redondance et une technique datée. Pour les autres, le titre de Bewolba Studios risque fort de manquer de mordant. Dommage, car avec un peu plus d’ambition et de finesse dans l’exécution, le jeu aurait pu poser les bases d’un vrai renouveau dans la formule.

La note de la rédac
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