C’est en 1993 que les Polonais plongent pour la première fois dans les aventures du Sorceleur. Andrzej Sapkowski, écrivain, lança il y a de ça 30 ans ce qui deviendra un des plus grands univers de la culture geek. C’est seulement 10 ans plus tard que les Français peuvent à leur tour plonger dans l’univers de l’écrivain Polonais. Aujourd’hui ce ne sont pas moins de neuf bouquins, une série, des films et trois jeux vidéo qui font le succès de la franchise. Nous sommes ici pour vous parler des livres, non pas une critique de chaque mais de l’entièreté de la saga principale à savoir les tomes 1 à 7 publiés chez Bragelonne.
Un monde en guerre
L’histoire de The Witcher nous plonge dans un monde ravagé par la guerre, deux camps s’affrontent, Nilfgaard contre les royaumes du nord. Avant que la guerre ne commence et en même temps que celle-ci se déroule et ce jusqu’à ce qu’elle se termine, vous allez suivre les histoires de divers personnages. Si au début l’histoire semble centrée sur Geralt, vous verrez au fur et à mesure que les bouquins avancent, celui-ci sera parfois moins présent dans certains chapitres, voire complètement absent.
Geralt est un sorceleur, un mutant, un être humain génétiquement modifié qui a été entraîné à Kaer Morhen, une forteresse qui forme les sorceleurs. Ils sont ici pour tuer les monstres qui sont apparus lors d’un événement nommé la conjonction des sphères. En permanence sur la route, à la recherche de contrat. Cependant la vie de traqueur de monstre de Geralt va être bouleversée par un événement, il devra se charger d’une enfant nommée Ciri.
Ciri est un personnage qui deviendra important au point même de passer devant Geralt dans le scénario. Certains des chapitres sont centrés sur elles et ses aventures qu’elle soit bonne ou mauvaise, souvent mauvaise même. Ciri est une enfant de sang ancien, elle possède des dons comme celui de voyager à travers l’espace et le temps. Si pendant quasiment l’entièreté de l’aventure, elle ignore ce qu’elle est capable de faire, ce n’est pas le cas de ses bourreaux. Effectivement plusieurs personnes chercheront à la capturer, afin d’en tirer un enfant, des pouvoirs ou d’autres faveurs et ce sans son consentement.
Durant sept livres nous allons suivre l’histoire de Geralt, Ciri et de ce monde qui plongent peu à peu dans le chaos. Nos deux protagonistes feront des rencontres, certains personnages prendront alors eux aussi une place plus ou moins importante dans le scénario. The Witcher se déroule dans une autre réalité que la nôtre, où règne créature, magie, guerre, trahison et racisme.
Un écrivain polonais
Andrzej Sapkowski est un écrivain d’origine polonaise, né en 1948 à Łódź. Auteur de fantastique et de fantasy, il a créé l’une des plus grandes sagas qui sera ensuite adapté sur diverses plateformes. En plus de l’œuvre principale, il a aussi écrit des histoires secondaires dans le lore de The Witcher ainsi que d’autres bouquins.
La première fois qu’il publie une nouvelle liée à l’univers du sorceleur, c’est en 1986, dans Fantastyka. Fantastyka est un magazine de littérature fantastique très connu en Pologne. Ce premier trait est salué par la critique. Il fut récompensé plus tard pour ses écrits avec le prix David Gemmel et le Prix World Fantasy.
Ce ne sont ensuite pas moins de quatre films, une série et un total de six jeux vidéo qui seront ensuite adaptés de l’œuvre de celui qu’on surnomme “Le Tolkien Polonais”.
Des sujets sensibles
À travers ces neuf livres, l’auteur polonais n’hésite pas à aborder des sujets sensibles. Le racisme, premièrement, prend une place importante dans le scénario. Ici, il n’est pas question de couleur de peau mais bel et bien de race. Humains, elfes, nains et autres créatures cohabitent, les humains sont bien évidemment les plus méchants et n’ont aucun respect pour leurs voisins quelle que soit leur race. Certaines minorités sont ainsi opprimées, Geralt qui lui est humain mais sorceleur donc mutant est repoussé par beaucoup de personnes même si ces dites personnes ont besoin de lui. Certaines scènes sont assez violentes, parfois cela va de la simple insulte, jusqu’à un moment de l’histoire où l’on parlera de génocide. Même si Sapkowski fait dans la fantasy on sent bien qu’il s’est inspiré de la cruauté humaine pour dépeindre une ambiance sombre dans sa saga.
Un autre gros sujet qui est abordé en permanence, c’est la guerre, le monde du sorceleur est plongé dedans. Cela s’illustre à travers différents points de vue, les personnes de la haute société qui ne s’en soucie pas vraiment, les gens des villes qui doivent travailler dur pour alimenter les armées, les soldats qui partent au front dans l’idée de défendre un endroit ou des valeurs. L’habitant et l’habitante d’un village perdu qui seront la cible d’un groupe militaire ou de bandit, le village sera pillé, les femmes violées et les hommes tués. L’auteur polonais n’omet aucun détail et vous décrit ces scènes sans artifices.
Une temporalité complexe
Si la lecture est assez facile, la temporalité des événements de The Witcher est un peu complexe à comprendre parfois. Effectivement il n’est fait aucune mention d’un point dans le temps (il y 5 mois, deux ans plus tard etc) lors de la mention de certains événements. Vous comprendrez la temporalité généralement en finissant un chapitre, c’est ici que souvent il y a une petite référence au temps. Alors même si à la fin tout devient clair, au début ça ne l’est pas et nous sommes amenés à nous poser la question : Quand est ce que ces événement se déroulent ?
C’est le plus gros et le seul défaut de la saga.
The Witcher vous transportera dans un monde aussi beau qu’il est immonde. Dans celui-ci vous découvrirez des personnages hauts en couleur, pour la plupart très attachants, la mort de certains saura vous émouvoir au plus haut point. Andrzej Sapkowski nous propose un lore riche, une histoire haletante avec au centre de celle-ci un duo de personnages forts que sont Ciri et Geralt, que rien ou presque ne pourra séparer.