Starfield est le premier nouvel univers tant attendu des fans de Bethesda depuis 25 ans ! Les créateurs de la saga des Elder Scrolls et du monde postapocalyptique de Fallout 4 nous proposent une aventure spatiale sous la forme d’un RPG qui devrait offrir une liberté sans pareil ! Todd Howard, producteur exécutif et tête pensante des projets Elder Scrolls et Fallout 4 chez Bethesda nous promet un jeu avec une exploration spatiale intense, des combats haletants, une personnalisation poussée de son personnage et de son vaisseau ; le tout servi au sein d’une histoire grandiose dans laquelle chaque choix est important.
Nouvel univers, même recette ?
Starfield, annoncé le 11 juin 2018 est enfin disponible. Après 25 ans sans nouvelle franchise, Todd Howard et Bethesda proposent un nouvel univers, une nouvelle épopée spatiale qui voit finalement le jour avec une sortie officielle le 6 septembre 2023 sur Xbox Series X|S et PC. Ce RPG prend forme sur papier en 2012, un an après la sortie du titanesque Skyrim que l’on ne présente plus et commence son développement en 2015, peu après la sortie de Fallout 4, le dernier jeu majeur de Bethesda.
Ce sont huit années de développement qui amènent finalement à cette sortie capitale de 2023. Les jeux Bethesda nous ont habitués à des RPG ouverts et libres, dans lesquels l’on rejoint des factions, explore un monde riche avec divers compagnons, améliore nos armes et équipements ou nous battons contre une grande variété d’ennemis. Starfield est-il de la même trempe ? C’est en partie cette question qui a sous-tendu mon test de Starfield, pris en main dès sa sortie PC. J’ai pris soin de toucher à tout ce que Starfield propose : combats et explorations spatiales, histoire principale, quêtes secondaires, création de vaisseaux, crafting, et tant d’autres éléments. J’ai également pris soin de me concentrer sur la musique, les choix de design, les choix techniques, la prise en main du jeu et les outils dont nous disposons.
Pour finir, j’ai également jeté un regard critique sur son état technique, ses bugs et ses imperfections, mais aussi ce qui fait que Starfield est un jeu unique qui mérite notre attention en tant que passionnés. Je vous propose donc ici un test extensif et critique basé sur un total de soixante-dix heures de gameplay. Pour celles et ceux qui seraient, à la lumière de mon test, tentés de découvrir cet univers, avec un minimum de spoilers !

Le gameplay de Starfield : entre redite et innovation
Le gameplay « central » de Starfield se sépare en deux parties distinctes : l’exploration spatiale et l’exposition au sol. En effet, Starfield nous propose comme terrain de jeu de 100 systèmes solaires contenant plus de 1000 planètes et encore plus de lunes ! À ces espaces déjà définis, l’on ajoute des stations spatiales auxquelles vous pouvez amarrer votre vaisseau. Sur ces planètes et lunes, des bases militaires abandonnées, des colonies civiles, des usines et des mines, mais aussi des centaines et centaines d’hectares de vide. Dans ce premier item de notre test, intéressons-nous à tout ce qui fait le cœur du gameplay de Starfield !
L’exploration spatiale : une déception d’ampleur galactique
L’exploration spatiale est au cœur du gameplay de Starfield. En effet, la communication autour du jeu reposait en majeur partie sur l’exploration spatiale, la découverte de nouvelles planètes, de lunes et autres stations spatiales. Cependant, j’ai été très déçu en découvrant que le gameplay spatial avait bien peu à offrir. La navigation dans l’espace se résume, malheureusement, à cliquer sur un point d’atterrissage que vous sélectionnez. Impossible d’atterrir par vous-même sur une planète et impossible également de vous rendre d’une planète à l’autre aux commandes de votre vaisseau, car le temps à prendre pour se faire se compte en heures !
L’exploration spatiale est donc bien décevante par rapport à un jeu tel que No Man’s Sky qui permet une navigation dans l’espace bien plus poussée (l’on parle ici de déplacement par nous même dans les étendues à visiter). Pour un jeu qui base autant sa communication et son attrait sur la dimension spatiale de son univers, l’on ne peut qu’être déçu de ce qui est proposé.

Le combat spatial : simple et spectaculaire
Là où le gameplay spatial vient un peu redorer ses gallons, c’est dans le combat ; votre vaisseau peut être équipé jusqu’à trois armes différentes pour croiser le fer avec toute sorte de vaisseaux adverses. Ces armes ont toutes des spécificités. Par exemple, les armes électromagnétiques feront stopper le moteur du vaisseau adverse tandis que les missiles seront très utiles pour faire de gros dégâts une fois leur bouclier inefficace.
Le hic, c’est qu’il vous faudra gérer l’alimentation en énergie de votre vaisseau ; en fonction de vos besoins, vous devez allouer des points d’énergie à vos armes, votre bouclier ou encore votre astropropulseur (qui vous permet de vous déplacer d’un système à l’autre à la vitesse de la lumière).
Le combat se révèle donc être un exemple typique de facile à comprendre, difficile à maîtriser puisque, si un vaisseau de bas niveau ne vous menace jamais vraiment, voyons comment vous vous en sortirez contre un groupe de pirate à la recherche de vos richesses.

Le combat au sol : un classique de Bethesda
Le combat au sol n’a rien de bien particulier, il est, tout au plus qu’une mise à jour graphique des combats de Fallout 4 avec des armes et ennemis différents. Tout ce qui a fait le succès des combats de Fallout 4 se retrouve dans Starfield : une belle variété d’armes en tous genre (balistiques, laser, électromagnétique…), des grenades, des mines et des ennemis graduellement plus forts.
Là où Bethesda innove, c’est bel et bien dans certains environnements. En effet, se battre dans une station spatiale en gravité 0 vient rafraîchir le combat, déplacements dans tous l’environnement et verticalités sont au menu. Il en est de même pour les combats en très faible gravité où le saut est le maître mot. Pas grand chose à redire sur ce gameplay de combat au sol qui est tout à fait satisfaisant sans réinventer la poudre.

Les compétences
Starfield est un RPG et comme tout bon RPG, il doit proposer une évolution de personnage via des compétences. Là où Starfield diffère, c’est que chaque compétence peut être améliorée quatre fois par l’accomplissement d’un défi.
Ce système d’évolution de personnage permet au joueur de véritablement s’intéresser à la compétence qu’il désire et se l’approprier par la pratique. Par exemple, si vous souhaitez être un as de la gâchette avec une arme de poing, il vous faudra battre un nombre défini d’ennemi avec une telle arme jusqu’à ce que vous passiez un niveau et investissiez vôtre point de compétence dans votre maîtrise des armes de poing.
Une nouveauté bienvenue qui nous permet de davantage conscientiser notre progression de personnage.

La quête principale : une aventure qui se mérite
La quête principale commence dans une mine sur la planète Vectera. Vous avez été payé par un client anonyme pour récupérer un étrange morceau de métal. À son contact, vous êtes victime de sons, de lumière, des visions que vous ne comprenez pas. Vous vous réveillez et, à peine le temps de dire que cette introduction à la quête principale est peu convaincante au niveau de l’exposition du monde et de ses enjeux, vous pouvez créer votre personnage.
La customisation de votre voyageur galactique est plus que satisfaisante ; vous avez la possibilité, comme il en est d’usage dans les jeux Bethesda, de modifier vos attributs physiques, ajouter des bijoux et véritablement créer un personnage qui vous plaira. L’on peut noter de plus que les problématiques de genre reçoivent un traitement assez satisfaisant puisque votre personnage peut être pensé autour de ladite problématique et prenant en compte les tenants et aboutissants qui s’y rapportent. Un autre élément novateur qui fait de votre personnage une entité à part est l’acquisition de trois traits de personnalité qui viennent véritablement donner une dimension « réaliste » à votre partie. Vous pouvez par exemple décider de votre nationalité ou vous attribuer une magnifique maison pour laquelle vous payez un crédit à chaque fois que vous empochez de l’argent !
La quête principale s’ouvre ensuite sur la découverte de votre faction principale, celle qui sous-tend toute l’aventure : Constellation.
Constellation est un collectif de voyageurs aux background varié dont le but est la compréhension et la recherche de ces artefacts si mystérieux. Je ne veux rien vous dévoiler mais, à mon sens, cette quête principale est un exemple parfait d’un démarrage lent mais qui, sur la durée, devient véritablement prenant et intéressant.

Quêtes secondaires et factions
Comme tout jeu Bethesda, les factions et les quêtes secondaires sont des éléments centraux de l’expérience Starfield. Si certaines quêtes sont des missions de chasse aux primes classique et réitérables à l’infini, certaines quêtes sont véritablement poussées et scénarisées. Leur qualité est variable mais l’on retrouve tout de même une dominante de quêtes en plusieurs étapes et qui s’étalent parfois sur plusieurs systèmes différents !
Ces quêtes sont souvent liées aux factions qui peuplent l’univers de Starfield et que vous pouvez (pour la plupart) rejoindre. Qu’il s’agisse de la Flotte Ecarlate, un groupe de pirate ambitieux, l’Avant-Garde, un groupe de soldats d’élite lié aux Colonies Unifiées ou bien les Rangers de Liber Astra. Vous serez immergés dans des groupes de personnages haut en couleur et proposant une variété de gameplay avec une dominante à leur archétype de faction (contrebande et pillage de vaisseaux avec les pirates, patrouilles spatiales avec les Avant-Garde ou les Ranger…).
Les factions disposent toutes d’une base et d’équipement propres en plus de leur propre storyline. Attendez vous à du contenu intéressant et des quêtes mémorables (faites les pirates, ayez confiance.)
Personnages et compagnons
Vous n’êtes pas seul dans l’univers. Starfield propose un grand nombre de personnages uniques. À la manière d’un Skyrim ou d’un Fallout, vous serez amenés à rencontrer nombre d’entre eux. Certains pourront même vous accompagner. Pour la plupart bien écrits et avec un doublage en VO satisfaisant, l’on n’a pas de mal à s’intéresser à leurs affaires et pourquoi pas s’adonner à quelques unes de leurs missions.
Certains deviendront même vos compagnons d’aventure ! Vous pouvez demander à des personnages rencontrés au cours de vos périples de rejoindre votre équipage, de s’installer dans votre base ou de vous suivre sur le terrain. Ces personnages sont dotés de compétences propres qui viennent vous donner un avantage en fonction de leur expertise technique. Certains seront meilleurs dans un vaisseau et d’autres sont des gestionnaires aguerris sur une base spatiale.
Vous pouvez également romancer avec quatre personnages centraux de l’histoire. Comme dans les autres jeux Bethesda, vos compagnons peuvent porter vos affaires, vous pouvez les en équiper d’ailleurs. Cependant, l’on ne retrouve pas la mécanique d’ordre si pratique lorsque l’on se frotte à la furtivité par exemple.

Un univers riche et détaillé
Lorsqu’un jeu Bethesda sort, nous pouvons toujours nous attendre à un lore étendu et riche. Starfield ne déçoit pas en la matière puisque l’histoire de son univers et ses spécificités sont vraiment travaillées. Vous serez amenés à découvrir les liens entre les différentes ethnies, autrefois déchirés par la guerre, vous vous intéresserez aux avancées scientifiques de ce futur lointain et découvrirez un monde peuplé de personnes aux croyances et religions diverses.
Cet univers créé par Bethesda est renforcé par un monde crédible et au design inspiré. Les villes ont leur identité propre, les paysages sont marqués par leur histoire associée et le tout se déroule sous vos yeux de manière relativement organique.
Cet univers est encore davantage soutenu par la bande originale de Inon Zur, le compositeur derrière des titres tel que Fallout 4 et Prince of Persia qui signe ici une suite musicale aux inspirations de Fallout et Star Wars.
Le crafting : une habitude Bethesda.
Pour celles et ceux qui ont joué à Fallout 4, le système de crafting est strictement le même. Qu’il s’agisse d’améliorer vos armes et combinaison ou pour construire votre avant-poste, vous aurez besoin de récolter des ressources et d’acquérir les recettes via l’arbre des compétences. Les armes et les tenues peuvent avoir un certain nombre de modifications équipées qui viendront servir votre gameplay. Ajout d’un silencieux à un pistolet ou d’une protection balistique supplémentaire à votre casque, le système de craft de Starfield est surtout pensé pour une spécialisation de votre équipement sans pour autant être un élément central du gameplay. Il n’est clairement pas indispensable mais pourquoi s’en passer ?
La construction de bases est également similaire à celle de Fallout 4: il vous faudra de nombreuses ressources pour créer votre propre petite base spatiale. Il est possible de la décorer d’y ajoutez des défenses avec des tourelles automatiques et d’y ajouter d’autres bâtiments comme des extracteurs de matériaux.
Ici aussi, rien de capital à votre aventure. Cependant, si vous vous plaisez à vous immerger dans votre personnage, si vous souhaitez lui ajouter une dimension vraiment personnelle alors n’hésitez pas à vous construire un chez vous (de préférence dans un endroit où la gravité est faible pour sautiller un peu partout).
La fabrication de vaisseaux
La construction de votre propre destrier spatial n’est pas une mince affaire. Dans Starfield, il y a trois classes de vaisseaux : les classe A, les plus faibles, les classes B, des vaisseaux intermédiaires et les classes C, les plus performant (et aussi les plus chers). Bien que vous puissiez acquérir un vaisseau au cours de vos pérégrinations ou en l’achetant, le construire est bien plus intéressant et satisfaisant.
Il vous faudra composer savamment pour agencer les différentes pièces qui composent votre vaisseau ; du moteur au cockpit en passant par les trains d’atterrissage et les pièces de vie tout a son importance.
Le menu n’est pas forcément des plus intuitif et les contrôles nous ramènent aux heures les plus sombres de la construction de bases de Fallout 4. Cependant le résultat final est toujours très satisfaisant. Assurez-vous bien d’avoir assez d’armes pour survivre à vos voyages !

Starfield est sans aucun doute l’un des jeux qui a été le plus attendu. Alors qu’en tirer ? S’agit-il d’une simple redite spatiale d’un Skyrim ou d’un Fallout 4 aux mécaniques datées et aux arbres de dialogues vieillots ? S’agit-il d’une révolution technique et de gameplay qui vient poser un nouveau standard dans l’industrie ? Non, rien de tout cela. Si Starfield brille par son monde attrayant et ses quêtes intrigantes, il ne révolutionne pas le jeu vidéo. Tout ce qu’il fait, il le fait bien mais jamais il ne repousse de limites, jamais il ne cherche à s’imposer comme un chef d’œuvre renversant. Starfield est tout simplement un jeu qui permet de s’immerger dans un monde magnifique avec un gameplay classique mais efficace. Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas aimé mes premières heures sur le jeu. Sa lenteur à démarrer et ses soucis de stabilité m’ont facilement découragé à m’intéresser objectivement au jeu. Malgré cela, j’ai fini, grâce aux divers point éclaircis dans le test, par apprécier ce titre sans forcément le mettre au même niveau que certains de mes jeux préférés. En somme : un passe temps très agréable avec du potentiel pour les joueuses et joueurs les plus investis. Le mot de la fin revient quand même à l’état technique du jeu. Ce n’est pas la joie, les configurations les plus pauvres ne tourneront pas dans les meilleures conditions et même avec une bonne machine vous serez sujets à quelques problèmes techniques, des ralentissements et des bugs. Je continuerai cependant à surveiller Starfield de près pour voir si des patchs et l’équipe de modders des plus actives viennent rendre le jeu plus agréable.


