Annoncée en 2010, la suite de la saga de GSC Game World, S.T.A.L.K.E.R 2, était attendue pour 2012. Cependant, de nombreux imprévus vinrent perturber le développement. Le plus impactant étant sans aucun doute la guerre en Ukraine, le studio étant basé à Kiev. Des nouvelles nous sont parvenues récemment et elles sont loin d’être bonnes. Retour sur l’un des développements les plus tumultueux de ces quinze dernières années.
Une franchise légendaire
S.T.A.L.K.E.R: Shadow of Chernobyl
La saga S.T.A.L.K.E.R est née le 20 mars 2007, lors de la sortie de S.T.A.L.K.E.R: Shadow of Chernobyl. Il s’agit d’un FPS (First-Person Shooter) survival horror que l’on pourrait sans mal assimiler à une immersive sim. Le jeu fut salué par la critique et les joueurs. En effet, malgré des séquences de tirs basiques, ces derniers louèrent particulièrement le level design, l’ambiance ainsi que le côté horrifique particulièrement réussi. C’est donc logiquement que le titre rencontra un franc succès commercial, atteignant les 2 millions de copies vendues un an et demi après sa sortie.
S.T.A.L.K.E.R: Clear Sky
Et, bien sûr, qui dit succès dit suite. Le studio ayant pressenti le potentiel de la franchise, le deuxième jeu, S.T.A.L.K.E.R: Clear Sky débarqua en Ukraine dès le 29 août 2008. Bien qu’ayant obtenu de moins bonnes notes que son grand frère, ce dernier disposait toutefois des mêmes qualités. Une ambiance immersive, des possibilités de personnalisation poussées et un aspect horreur toujours réussi.
S.T.A.L.K.E.R: Call of Pripyat
Même si la critique a accueilli Clear Sky avec moins d’enthousiasme que son prédécesseur, GSC offrit une nouvelle entrée à sa saga fétiche dès le 2 Octobre 2009 avec S.T.A.L.K.E.R: Call of Pripyat. Et ce dernier reçut un accueil à la hauteur de son ainé. En effet, ce dernier s’est même hissé à la 38ème place du top 100 des jeux PC de PC Gamer en 2011.
Un développement à rallonge
Le début des problèmes
Comme à son habitude depuis Clear Sky, GCS a donc communiqué sur l’avenir de la saga dès 2009. Annonçant pour 2012 l’arrivée du prochain opus, intitulé S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chornobyl. Avec ce nouveau titre, les ambitions du studio sont claires. En effet, son PDG communique notamment sur le nouveau moteur graphique multi-plateforme spécialement conçu pour le jeu. Ironiquement, c’est ici que débutera la descente aux enfers du studio.
En effet, peu de temps après ces annonces, le studio va licencier 75 % de son personnel. Deux ans plus tard, le studio annonce la suspension de toute activité du studio, le fondateur Sergiy Grygorovych invoquant des raisons personnelles. Il est toutefois bien plus plausible qu’il ait pris cette décision pour un motif financier. Cette annonce sera suivie par celle de la dissolution du studio le 9 décembre 2011.
L’affaire West Games
En juin 2014, le studio West Games initia une campagne Kickstarter afin de financer le développement de leur jeu Areal. Le fondateur, Eugene Kim est un ancien lead developper de GSC. De plus, le jeu se présente comme une suite spirituelle de S.T.A.L.K.E.R. Il n’eut donc aucun mal à rassembler les fonds demandés, dépassant même leur objectif de 15 000$. Cependant, il fut rapidement établi que les soi-disant images du jeu étaient en réalité des montages provenant des précédents jeux S.T.A.L.K.E.R.
Retour en grâce
Malgré ce scandale, le mois de décembre de cette même année marqua le retour de GCS Game World. Ces derniers annoncèrent la résurrection du studio et la sortie imminente de Cossacks 3, suite de leur ancienne saga de STR (Stratégie en Temps Réel). Quatre ans plus tard, le studio annonce sur sa page Facebook le développement repris à zéro de S.T.A.L.K.E.R 2. Ce dernier tournera cette fois-ci sous Unreal Engine 4. Le jeu fut cependant annoncé bien trop tôt dans son développement. Une décision que le studio justifiera comme étant nécessaire afin de négocier un contrat d’édition lors de l’E3 2018.
On peut avoir du gameplay ?
Le jeu se fit ensuite assez discret jusqu’à l’E3 2021. En effet, c’est lors de la conférence Microsoft/Bethesda que nous avons eu droit à la première bande-annonce de gameplay. Cette dernière, en plus de conquérir le cœur des fans, s’accompagna d’une date de sortie. Le jeu était désormais prévu pour le 28 avril 2022. En août 2021, le studio annonça que le jeu a été mis à jour pour bénéficier de l’Unreal Engine 5.
Deuxième coup dur
Le studio semblait à nouveau sur de bons rails. Cependant, comme vous le savez, le 24 février 2022, la Russie déclara la guerre à l’Ukraine. Ce qui impacta tous les aspects de l’économie ukrainienne (et même mondiale), incluant bien sur le jeu vidéo. Certains membres du studio rejoignirent les rangs de l’armée ukrainienne. Compte tenu de ce contexte, le développement du jeu fut évidemment à nouveau stoppé. Le studio déménagea ensuite à Prague, en République Tchèque et reporta la sortie du jeu au début de l’année 2024. Mais ce ne fut pas la fin de leurs problèmes pour autant.
Nouvelle ville, nouveaux ennuis
En effet, depuis son déménagement, le studio ne cesse de faire face à des tentatives de piratage. Et la dernière annonce de GSC fait état d’un incendie dans leurs nouveaux locaux. Heureusement, le studio ne déplore aucune perte humaine. Toutefois, l’incendie aurait pris pour cible les serveurs de secours abritant les sauvegardes du studio. La date de sortie du jeu resta néanmoins inchangée. L’enquête attribue pour l’instant l’origine de l’incendie à un dysfonctionnement électrique. Le studio, quant à lui déclare «Nous avons déjà vu pire. Tout ira bien».
Le studio fait donc fi de tous ses problèmes et continue son travail acharné afin de nous livrer le meilleur produit possible. Espérons donc que le plus dur est derrière eux.
