Après The Marvels, je me lance cette semaine dans le film de Sony et Marvel, Madame Web. Ce long-métrage se déroule dans l’univers du Spider-Verse, vous découvrirez plusieurs héroïnes de cet univers. À l’instar de The Marvels, ce film a été très mal reçu par la critique. Sorti en février de cette année, il s’est fait détruire par la critique que ce soit pour le public ou par la presse. J’ai compris pourquoi le film avait été aussi mal reçu. Comme la plupart des films estampillés Marvel, il a été vendu comme un film tout public. Le problème c’est que ce n’est pas le cas, si vous n’êtes pas familier des comics Marvel, il est peu probable que ce film vous plaise. Ajoutez à cela quelques longueurs et un film qui met du temps à démarrer et vous obtenez la recette de la parfaite tête de turc.
Plongez dans l’univers du Spider-Verse
Le film commence en 1973, on découvre la mère de Cassandra Web enceinte de celle-ci en plein fleuve Amazone au Pérou. Elle y cherche une araignée dont le venin pourrait guérir diverses maladies. Après l’avoir trouvé, elle est trahie par son confrère Ezechiel qui veut garder ce pouvoir pour lui. Alors qu’elle est à l’article de la mort après avoir reçu une balle, elle est recueillie par un peu mystique qui l’aidera à accoucher, malheureusement, elle meurt durant l’accouchement.
Le film reprend quelques années plus tard en 2003, on y retrouve cette fois Cassandra Web qui est ambulancière. Après avoir frôlé la mort lors d’une intervention, ces pouvoirs se déclenchent, elle est capable de voir l’avenir proche. Alors qu’elle se rend à un enterrement d’un de ses collègues qu’elle n’a pas pu sauver, elle fait la rencontre hasardeuse de trois jeunes filles. Ces dernières sont sur le point de se faire assassiner par un homme qui n’est autre qu’Ezechiel.
Ce dernier cherche à tuer les trois adolescentes, car elles seront plus tard la cause de sa mort. Si ce ne sont que des adolescentes ordinaires pour le moment, il s’agit en fait de Julia Cornwall alias Spider-Woman, Anya Corazon alias Spider-Girl et Mattie Franklin une autre Spider-Woman. Cassandra prend alors les trois futures héroïnes sous son aile et tente de les protéger tout du long du scénario.
Pourquoi un accueil si compliqué ?
Madame Web a reçu un accueil très mauvais que ce soit de la part du public ou de la presse. Si en y regardant de plus près, je découvre un film pas totalement mauvais, j’ai réussi à comprendre pourquoi celui-ci n’avait pas réussi à trouver son public. Certes, Madame Web n’est pas le film de l’année, mais c’est un film passable qui se laisse regarder.
Un film qui a été mal présenté…
Le film de S.J. Clarkson que l’on peut retrouver derrière les séries Jessica Jones et The Defenders a été très mal présenté au public. Vendu comme un film de super-héroïnes (ce qui est le cas) qui s’adresse au grand public (ce qui n’est pas le cas). Effectivement, à contrario des autres longs-métrages estampillés Marvel/Sony, Madame Web est loin de s’adresser au grand public.
Premièrement, il s’imbrique dans l’univers du tisseur de toile sans pour autant qu’on ne voit ce dernier à l’écran. Si Venom était lui assez connu, ce n’est pas le cas de cette héroïne. Honnêtement, je pense que si vous n’êtes pas familiarisé avec l’univers du Spider Verse, le film à très peu de chance de vous plaire.
Deuxièmement, quand on parle super-héros, le grand public s’attend à des combats intenses, ce qui n’est pas le cas dans ce film. Cassandra peut voir dans un avenir proche, en revanche, elle ne possède aucune compétence martiale. Il n’y a donc pas de combat à proprement parler dans le film.
Enfin, le film met à l’écran quatre personnages féminins, ce qui malheureusement est compliqué pour certains de comprendre qu’il y a aussi des super-héroïnes. Surtout que trois d’entre elles sont des adolescentes, on est donc devant ce qui peut se rapprocher d’un teen movie sans les histoires d’amour à l’eau de rose.
… et qui met du temps à démarrer
C’est un peu un défaut que l’on pourrait trouver au film, celui met du temps à démarrer. L’”action” commence réellement au bout d’une cinquantaine de minutes. Sur une 1h57, on peut comprendre que cela en a rebuté plus d’un. Ajouté à cela que le public s’attendait à un film d’action avec des combats, ce dernier a dû paraître très long pour certains. Ce qui n’est pas forcément le cas quand l’on sait à quoi s’attendre et que l’on découvre les personnages au fur et à mesure.
Un Français au casting !
Il est temps maintenant de présenter le casting de Madame Web, on retrouve Dakota Johnson dans le rôle de Cassandra Web. J’ai bien aimé sa performance, malheureusement l’actrice à indiqué que ce serait la dernière fois qu’elle jouerait dans ce genre de scénario. On en reparle un peu plus tard dans l’article.
À ses côtés, se trouvent Sydney Sweeney (Euphoria) qui incarne Julia, Isabela Merce que l’on avait pu voir plus jeune dans Transformers The Last Knight. Ici, elle incarne Anya Corazon. Enfin, Celeste O’Connor alias Mattie qui avait joué dans le dernier SOS Fantôme et qui est l’affiche du prochain. Le casting principal est assez convaincant et on espère les retrouver dans un prochain film où elles auraient leurs pouvoirs, mais cela semble compliqué.
Pour conclure, l’antagoniste du film est campé par Tahar Rahim. C’est la première qu’on le voit dans un film de super-héros. On avait pu retrouver cet acteur dans Napoléon sorti l’année dernière. Je l’ai trouvé très convaincant pour le rôle du méchant, il parait vraiment prêt à tout pour anéantir ces trois adolescentes.
Une bande son digne de l’homme araignée
Côté bande son, on retrouve Johan Söderqvist, un compositeur qui a fait ses armes sur pas mal de films. La dernière fois que l’on avait pu l’entendre, c’était en 2012 sur The North Sea une production signée Canal +. Mais cet homme est aussi connu dans le monde du jeu vidéo, car il est à la composition des incroyables musiques Battlefield 1 et Battlefield V. Des soundtracks qui avaient fait de l’ambiance de ces deux jeux quelque chose de complètement mythique.
Ici, la bande son est aussi très plaisante et accompagne très bien les différentes scènes de ce long-métrage. Johan Söderqvist arrive à nous emmener au cœur de l’action et du suspens, mais aussi nous faire frémir sur des moments plus sensibles. Attention Spoiler. Mention spéciale pour la musique où l’on voit Cassandra discuter avec l’esprit de sa défunte mère. C’est la mélodie qui m’a mis le plus de frisson de tout le film et elle rend la scène tellement plus poignante.
La dernière pour Dakota Johnson
Nous en avons parlé un peu plus haut, l’actrice Dakota Johnson qui incarne Madame Web à dit que ce serait la dernière fois qu’on la verrait dans ce genre de production. C’est après la sortie du film qu’elle s’est confiée au micro de Bustle, un magazine féminin américain en ligne.
L’actrice à déclaré : “Les films sont faits par un cinéaste et une équipe d’artistes qui l’entourent. On ne peut pas faire de l’art en se basant sur des chiffres et des algorithmes. Je pense depuis longtemps que le public est extrêmement intelligent et que les dirigeants ont commencé à croire qu’il ne l’était pas. Le public sera toujours capable de flairer les conneries. Même si l’on commence à faire des films avec l’IA, les humains ne voudront pas les voir.”
Je pense que cette dernière s’attendait à une production peut-être plus classique. Malheureusement, en tournant dans un film de super-héros, il fallait aussi s’y attendre, ce sont généralement des grosses productions qui essaient de toucher un plus large public. Malheureusement, ça ne fonctionne pas toujours, on a pu le voir avec ce film est The Marvels. C’est aussi très malheureux pour le cinéma de super-héros, car on détruit ce genre de film. Alors que d’autres comme Thor Love And Thunder sont mieux reçu, pourtant bien pire que les deux dernières productions estampillés Marvel.
La différence par rapport aux comics
Attention Spoilers !
On va s’attarder à la différence entre le long-métrage et les comics pour conclure cet article. Sachez que Madame Web est apparue pour la première fois en novembre 1980 dans le numéro 210 de The Amazing Spider-Man. Il s’agit d’une fidèle amie de l’homme araignée, elle l’aide dans son combat contre le crime grâce à ses pouvoirs, capacité à lire l’avenir, télépathie et clairvoyance. Dans les comics, elle est atteinte de la myasthénie, une maladie neuromusculaire. Elle survit grâce à un fauteuil que lui a conçu son mari et elle aide Spider-Man depuis celui-ci. Elle est un peu comme Barbara Gordon pour Batman.
Dans le film, Cassandra n’est pas atteinte de cette maladie. Je n’ose pas imaginer l’accueil du film si en plus d’avoir une femme en tête d’affiche celle-ci avait été handicapé (triste monde). Pour le bien de ce film d’action, Cassandra est en parfaite santé, en revanche, on fait bel et bien mention de cette maladie. Effectivement quand, l’héroïne revit les souvenirs de sa mère, on apprend que la petite fille qui se trouve dans son ventre était atteinte de la myasthénie. C’est donc pour cela que sa mère est partie à la recherche de cette fameuse araignée.
Certains pourraient aussi se poser la question au sujet du nom de Julia, dans le film, son nom de famille est Cornwall alors que dans les comics, elle est connue sous le nom de Carpenter. C’est assez simple, dans les comics, on la connaît à l’âge adulte et cette dernière est mariée à Larry Carpenter. Dans les comics, cette union se solde malheureusement par un divorce, mais Spider-Women à tout de même décidé de garder le nom de son ex-mari. Dans le film, on la découvre adolescente, il est donc logique qu’elle se présente sous son nom de naissance. Ce changement de nom est aussi pour éviter toute confusion chez les fans de comics, car Julia Carpenter alias Spider-Woman est aussi la Madame Web actuelle dans ces derniers.
Enfin, dernière petite anecdote, sachez qu’Ezechiel Sims, le grand méchant du film, ne l’est pas toujours dans les comics. Effectivement, ça reste un petit mécréant, car il se sert de ces pouvoirs dans le seul but de bâtir son empire. Mais il est venu plusieurs fois en aide à Spidey notamment pour battre Morlun, un vampire.
Madame Web n’est pas un bon film pour le grand public. Pour les amateurs de comics, ce sera sûrement passable, voire sympa. On retrouve un super casting et une bande son tout aussi géniale. En revanche, c’est extrêmement dommage qu’on n’ait pas eu de scène post-générique. Surtout quand on connaît l’étendue du Spider-Verse et les films que Sony prépare pour la suite.