Imaginary : Un bon fond mal exploité

Imaginary

Sorti en début de mois, le 6 mars, Imaginary est un film réalisé par Jeff Wadlow, à qui l’on doit plusieurs grosses productions. Bloodshot, Action ou vérité, Kick Ass 2 et Nightmare Island par exemple, ces quatre films vont du relativement bien à excellent. Malheureusement, ça ne sera pas le cas de sa dernière production. Ce film d’horreur avec derrière elle Blumhouse Production, société de production reine mère des films d’horreur n’a tiré que 30 millions de dollars au box-office pour un coût d’une dizaine de millions. Ici, ce qui pêche vraiment, c’est le manque d’originalité dans le scénario qui avait pourtant quelque chose de très sympa à offrir. Effectivement, celui-ci est centré sur l’imagination, pourtant l’histoire en manque grandement.

Une histoire pas assez originale

Nous allons suivre Jessica, auteure de bande dessinée hantée par des cauchemars. Cette femme partage sa vie avec Max qui a deux petites filles, Taylor et Alice. Comme par hasard, cinq minutes après le début du film, la famille recomposée décide de changer de maison. Mais bon, pas n’importe laquelle, la maison d’enfance de Jessica.

Une fois arrivé la petite famille prend ses marques et lors d’une partie de cache-cache entre Jessica et Alice, cette dernière fait une ravissante découverte. Un ours en peluche se trouvant dans un noir recoin de la cave

Vous l’avez deviné après cette découverte, des phénomènes étranges vont commencer à se produire. Bruit sourd, voix, apparition, le classique du film d’horreur. Bien évidemment, à un moment donné, le père finit par partir en voyage d’affaire et laisse ces deux filles et sa femme. Et bien évidemment, les choses vont s’accélérer à partir de ce moment. Voici en gros le scénario d’Imaginary. C’est vraiment dommage, car nous le verrons un peu plus bas, mais le fond de l’histoire était plutôt pas mal, c’est ce qui l’entoure qui vient gâcher le tout.

Honnêtement, l’arrivée dans une nouvelle maison, la benjamine qui se fait posséder, le père qui laisse les femmes seules à la maison (comme si la présence d’un homme pouvait empêcher les esprits d’agir), c’est du vu et revu dans une bonne dizaine de scénario de film. 

DeWanda Wise remonte le niveau

Pour ce film d’horreur, on retrouve un casting assez léger, le long-métrage va vraiment se concentrer sur trois personnages principaux et trois personnages secondaires qui viendront apporter soit une révélation dans le scénario soit absolument rien.

L’histoire est donc centre sur DeWanda Wise, cette fameuse autrice de BD, très honnêtement, heureusement que cette femme est là. C’est elle qui porte le film par son jeu d’acteur et son côté très touchant dans le rôle de la belle-mère qui tente de trouver sa place. La jeune actrice américaine que l’on a pu voir dans Jurassic World : Le monde d’après ou plus récemment dans Trois Femmes donne énormément d’émotion dans cette production.

À ses côtés nous allons retrouver Taegan Burns (L’étoffe des héros, The Gateway) qui incarne la cadette de la famille qui a beaucoup de mal avec la nouvelle femme de son père. Sa petite sœur est quant à elle incarnée par Pyper Braun (Erin et Aaron) qui sera la plus proche de Jessica notamment, car elle développe son imagination en se trouvant un ami imaginaire. Les deux jeunes filles âgées de respectivement 16 et 10 ans font du bon travail notamment la benjamine qui doit jouer le rôle de deux personnages entre guillemets, on en reparle après.

Pour ce qui va être des personnages secondaires, on va retrouver Matthew Sato (High School Musical la série) dans le rôle du voisin débile. Tom Payne incarne le père de famille et qui ne sert strictement à rien. C’est tellement dommage quand on connaît le potentiel de ce monsieur qui incarne le personnage de Jésus dans la série The Walking Dead. Enfin, Betty Buckley (Split) et Verónica Falcón (Ozark) viendront apporter des réponses dans ce faible scénario.

l'ours en peluche

Un monde imaginaire pas assez exploité

Attention Spoiler !

On va parler ici du côté original du film qui n’est pour ma part pas assez exploité ou mal. La grosse révélation du film intervient après la séance de psy à la maison avec Alice. On apprend alors que la peluche n’existe que dans la tête de Jessica et de la benjamine. C’est le rebondissement du film ! Après cela, la jeune fille disparaît et sa belle-mère et sa sœur la retrouvent dans un monde imaginaire accessible par la cave. Ce monde est assez loufoque, les portes vous emmènent dans des endroits complètement glauques. Et surtout une porte que vous passerez debout peut vous emmener dans un endroit où vous ne l’êtes pas, les lois de la physique sont un peu transgressées.

Dans cet endroit bizarre, on trouve les monstres qui tentent de prendre possession de la petite. Petite qui d’ailleurs incarne en quelque sorte deux rôles, le sien et celui de sa poupée imaginaire. On n’assiste pas ici à une transformation de la voix, mais à un changement dans l’émotion de celle-ci. La voix d’Alice est plus peureuse, alors que quand elle fait parler son ami, celle-ci est bien plus terrifiante et menaçante.

Une nouvelle fois, c’est une déception, mais les deux monstres que l’on voit ne font absolument pas peur. Incarnés par des acteurs, les réalisateurs ont pris le parti du passé par des déguisements et non de la CGI. On peut donc tenter de saluer la performance, mais malheureusement, c’est raté. On se retrouve alors avec un monstre, c’est clairement un homme enroulé dans un collant avec des tentacules, complètement ridicule. Et le deuxième est loin d’être ridicule, on dirait un Chewbacca qui se déplace à quatre pattes.

un des monstres du film

Ce qui est dommage avec ce monde imaginaire, c’est qu’il n’est pas assez exploité. On ne le voit qu’à la fin du film. Et en même temps, on se dit que si on retire cette partie du film et qu’on tente de modifier le scénario, on aurait pu avoir un très bon film sans forcément se prendre la tête avec des monstres, etc.

Premièrement, on peut très bien supprimer cette partie, on ajoute plus d’événements étrange dans le milieu du scénario, on garde Tom Payne et la scène finale, c’est la révélation où l’on apprend que l’ours n’existe que dans la tête des deux femmes, cut, générique.

Imaginary avec ce qu’il fallait pour en faire un bon film, un bon réalisateur, un bon casting, un fond de scénario original. Malheureusement, ce qui englobe ce scénario sera du vu et revu et le côté imaginaire ne sera pas assez exploité. On peut tout de même saluer les excellentes performances de DeWanda Wise et Pyper Braun.

La note de la rédac
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