Hollow Knight, la crème du Metroidvania

Hollow Knight

Développé par la Team Cherry, Hollow Knight est sorti en 2017. Il a remporté un franc succès critique au point que sa suite, Hollow Knight Sliksong, est l’un des jeux les plus attendus depuis son annonce en 2019. Mais alors qu’est-ce qui rend ce jeu si apprécié des joueurs et de la critique ? C’est parti pour le test d’Hollow Knight (garanti sans spoilers) !

La génèse du projet

Team Cherry est un studio australien fondé en 2012 par Ari Gibson et William Pellen. Ils seront rejoints plus tard par leur ami Rohan Fraser. Gibson et Pellen décident en 2013 de participer à une game jam de 72 heures. Au cours de celle-ci, ils développeront Hungry Knight, un petit jeu qui consiste à nourrir un personnage avec des insectes pour ne pas qu’il meurt de faim. La qualité du jeu est jugée discutable, mais les sprites que l’équipe utilisera dans Hollow Knight sont déjà présents.

C’est au cours de leur troisième game jam que les deux amis vont réellement poser les bases de leur futur jeu. Ce concours imposa le thème « Sous la surface ». Gibson et Pellen prirent alors conscience que les nids d’insectes ont une architecture proche des Metroidvania. Bien que le jeu ne fut pas prêt à temps pour la game jam, les deux compères avaient déjà le style, la direction artistique et le concept de leur jeu.

En tant que studio indépendant, la Team Cherry ne disposait pas de fonds propres suffisants. Ils optèrent donc pour le financement participatif et ouvrirent une campagne Kickstarter fin 2014. Le succès de celle-ci leur permit d’embaucher David Kazi (directeur technique) et le compositeur Christopher Larkin. Le manque de budget par rapport aux grosses productions de l’industrie a poussé l’équipe à « faire simple » (environnement en 2d, recyclage d’assets…). C’est cette simplicité qui guidera le développement du jeu jusqu’à la fin.

L’exploration, un facteur clé

Comme dit précédemment, Hollow Knight est un Metroidvania. Un genre popularisé par Metroid et Castlevania consistant à fournir un environnement au joueur en verrouillant certaines parties. Celui-ci doit alors explorer le monde du jeu afin de trouver la compétence qui lui permettra de progresser. C’est un type de jeu qui vous enjoint à visiter plusieurs fois des niveaux déjà vus, mais en les développant un peu plus à chaque passage.

C’est l’un des meilleurs procédés d’appropriation de l’espace. Toujours dans cet objectif d’appropriation, certains Metroidvania ne proposent pas de carte au joueur. Ce n’est pas le cas d’Hollow Knight qui en offre une. Cependant, elle est fractionnée et à récupérer au cœur même des niveaux auprès d’un cartographe. De plus, la carte vendue par le cartographe est une ébauche. Pour la compléter, le joueur doit explorer lui-même le niveau et avoir préalablement acheté une plume afin de mettre sa carte à jour. Des stations de coléoptère sont également disponibles et font office de points de voyage rapide. Mais là encore le joueur doit les trouver par lui-même et payer pour les déverrouiller (en général, ça ne coûte pas grand-chose).

Cornifère, le cartographe
Cornifère, le cartographe
La carte au début du jeu
La carte au début du jeu
La carte complète d'une zone
La carte complète d’une zone

Le monde du jeu

Ce système peut paraître frustrant à l’ère des jeux remplis de marqueurs d’objectifs. Cependant, le fait de construire la carte soi-même et de la voir se remplir au fil de nos actions apporte une satisfaction inégalable. Il y a tout de même des marqueurs disponibles pour la carte, mais pour qu’ils s’affichent, vous devez avoir déjà visité l’endroit et avoir acheté lesdits marqueurs auprès de la femme du cartographe. Cette méthode permet au joueur de réellement se sentir acteur de son aventure.

Globalement, le jeu récompense toujours le joueur qui fait l’effort d’explorer complètement une zone. Soit en lui offrant des « charmes » (capacités spéciales), des « géos » (monnaie) ou des nouveaux pouvoirs ou techniques. Afin de vous convaincre d’explorer, le jeu mise sur ses biomes. Il offre pas moins de quinze zones différentes, toutes dessinées à la main. Avec chacune leurs environnements, leurs ennemis, et bien sûr, leurs boss et mini-boss. Cependant, la ville dans laquelle vous arrivez vous accueille dans une ambiance morne et triste. Mais vous pourrez lui redonner vie au fur et à mesure de vos rencontres et actions. Un autre excellent procédé favorisant l’appropriation de l’espace par le joueur.

Ditmouth, la ville morte au début
Ditmouth, la ville morte au début
Dirtmouth reprend vie
Dirtmouth reprend vie

Les combats

Le challenge que propose le jeu est assez corsé. En effet, il dispose d’un bestiaire d’environ 150 créatures (boss non compris) avec chacune leur manière de vous tuer. Pour vous défendre, vous serez pourvu d’un aiguillon. Une épée en somme, qui ne paie pas de mine au début, mais qui peut-être amélioré. De plus, tout au  long de votre aventure, vous pourrez acquérir de nouvelles techniques de combat auprès de maîtres d’armes. Vous avez également à disposition des pouvoirs spéciaux que vous pouvez acquérir en battant des boss ou en explorant. Vous devez être prudent, car les ennemis peuvent vous blesser simplement en vous touchant. Cependant, vous disposez de moyens d’améliorer votre barre de vie ainsi que votre jauge de pouvoirs.

L'aiguillon et l'inventaire au début du jeu
L’aiguillon et l’inventaire au début du jeu
L'aiguillon et l'inventaire après amélioration
L’aiguillon et l’inventaire après amélioration

Un (vrai) Souls-like

Les gens ont tendance à penser que le terme « Souls-like » désigne un jeu à la difficulté un brin relevée. Cependant, le sous-genre du « Souls-like » regroupe un ensemble de mécaniques et de styles de jeu particulier dans lequel Hollow Knight a sa place. La mort, par exemple, bénéficie d’un traitement similaire aux jeux Dark Souls. En effet, lorsque vous mourrez dans Hollow Knight, vous perdez tous vos géos et un tiers de votre jauge de pouvoirs. Pour les récupérer, il faut vous rendre à l’endroit de votre mort.

Cependant, à la différence des Dark Souls, il ne suffit pas de toucher une marque pour récupérer. Il faut que vous combattiez une ombre de vous-même, disposant des mêmes capacités que vous à votre mort. Plus vous êtes fort, plus votre ombre sera difficile à vaincre. De plus, dans Hollow Knight, vous pouvez vous reposer sur des bancs, qui remplissent la même fonction de sauvegarde et de régénération que les feux de camp de Dark Souls. Sauf qu’il s’agit aussi du seul endroit où vous pouvez changer vos charmes équipés. Pour mettre vos talents à l’épreuve, Hollow Knight vous propose également de participer aux épreuves du « Colisée des Fous« . Des épreuves difficiles, mais qui peuvent rapporter gros.

Banc de repos
Banc de repos
Les charmes du jeu
Les charmes du jeu
Le Colisée des Fous
Le Colisée des Fous

Une narration au second plan

Tout comme son monde, l’histoire d’Hollow Knight ne se dévoile qu’aux joueurs les plus attentifs et impliqués. La narration est majoritairement environnementale. Elle peut aussi se faire via des panneaux disséminés çà et là dans les niveaux ou encore par certains PNJ. Ce qui peut être frustrant par moments pour les joueurs aimant une narration plus directe. Cependant, celles et ceux qui prennent la peine de chercher pourront découvrir un lore des plus développés et dont les conséquences se ressentent en jeu. Ce qui est toujours très appréciable.

Les panneaux donnent certains éléments de l'histoire
Les panneaux qui donnent certains éléments de l’histoire

Hollow Knight, un jeu parfait ?

Même si ce test s’est révélé des plus élogieux à l’égard d’Hollow Knight, il est loin d’être exempt de défauts. L’un des plus évidents concerne les contrôles au clavier. Ceux proposés par défaut par le jeu sont des plus inconfortables. La souris n’est pas mise à contribution alors qu’elle simplifierait grandement la prise en main du jeu. Soyez donc prêt à passer quelques minutes à remapper vos touches avant de débuter votre aventure. Ou, mieux encore, jouez à la manette. Les contrôles sont bien plus intuitifs et la prise en main bien plus confortable. De plus, le jeu ne propose rien qui n’ait déjà été vu ailleurs.

Le jeu n’invente en effet pas grand-chose. Mais ce qu’il fait, il le fait très bien. La combinaison du style Metroidvania, de la direction artistique somptueuse et du gameplay nerveux et exigeant fait d’Hollow Knight un « must-have » pour tous les amateurs d’exploration et de challenge. Il constitue aussi un excellent point d’entrée dans le monde du Metroidvania. C’est pourquoi nous attendons avec impatience la sortie de sa suite, Hollow Knight Sliksong.

La note de la rédac
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