Aucun amoureux des films de Kurosawa ou d’épopées de samouraïs n’a pu passer à côté de Ghost of Tsushima. Sorti en exclusivité sur PS4 en juillet 2020 puis dans une édition Director’s Cut en août de l’année suivante, ce jeu d’action/aventure développé par Sucker Punch Productions et édité par Sony se vend à plus de 2.4 millions d’exemplaires à la première semaine de son lancement. Encensé pour la beauté de ses graphismes et pour son respect de la culture et de l’histoire japonaise, c’est le 16 mai 2024 que les joueurs PC peuvent enfin prendre le contrôle de Jin Sakai pour affronter les redoutables hordes mongoles sur l’Île de Tsushima. Entre lettre d’amour au cinéma de Kurosawa et invitation au voyage, je vous propose aujourd’hui une virée dans le Japon du XIIIe siècle, mais avec le confort de ma configuration PC ! Découvrons ensemble ce que Ghost of Tsushima director’s cut nous propose ! (Sans spoil majeur évidemment)
Un portage des plus attendus
Avant même de nous attaquer au cœur du jeu, il me semble important de noter à quel point ce portage de Ghost of Tsushima sur PC était attendu. En effet, le succès à la fois commercial et auprès du public n’a pu que créer un engouement fou pour le jeu. Cette exclusivité à la PS4 puis à la PS5 a énervé bien des joueurs mais, le 6 mars 2024, une bande-annonce nous promet enfin le jeu sur PC.
Des ajouts tels que les technologies de mise à l’échelle (DLSS, AMD FSR, Intel XESS) mais aussi l’extension de l’Île d’Iki ou encore un doublage en japonais (avec lip sync !) sont promis dans une bande-annonce qui vient démontrer à quel point le jeu peut encore surprendre par la qualité de sa production. Il est donc annoncé, l’ultime simulateur de samouraï sera entre les mains des joueurs PC le 16 mai 2024 !
Une histoire ancrée dans le réel
Sans trop nous attarder sur l’histoire, (puisque je vous souhaite de la découvrir par vous même) il est intéressant de noter qu’elle s’ancre dans une partie de l’histoire japonaise qui est rarement montrée dans les médias : la première invasion mongole de 1274 (ère Kamakura) tandis que la plupart des films et jeux vidéo lui préfèrent la plus récente période du Sengoku Jidai (1477-1573).
C’est dans ce contexte méconnu que le joueur prend le contrôle de Jin Sakai, un jeune samouraï orphelin aux ordres de son suzerain, le seigneur Shimura. Ils ont pour but de repousser l’envahisseur mongol loin des rives de Tsushima, mais sont très rapidement écrasés dans une première bataille qui sert de tutoriel pour les bases du combat. C’est donc un Jin blessé et sans allié qui démarre son chemin tortueux vers la libération de l’île au cours duquel il sera tiraillé entre obéir au code d’honneur du Samouraï ou embrasser des tactiques plus fourbes, mais plus efficaces contre un ennemi bien supérieur en nombre.
Une direction artistique épurée
Une des grandes forces de ce jeu est sans aucun doute sa direction artistique. L’écran du joueur est libre de très nombreuses indications qui viennent souvent polluer notre espace visuel, nous empêchant ainsi de profiter de la direction artistique. Ici, pas de mini-map, pas de boussole, mais des éléments de HUD qui apparaissent de manière contextuelle pour donner la part belle aux visuels du jeu.
Le gameplay n’en est pas pour autant rendu plus difficile puisque la navigation sur l’immense carte du jeu est rendue possible par l’indication du vent dans les herbes et feuilles qui présente, de manière mystique, mais expliquée dans l’histoire, la direction à suivre.
D’autre part, chaque mission est précédée d’un titrage sur une image représentant de manière plus ou moins explicite son contenu. La pluie, le cycle jour/nuit et les effets lumineux viennent rajouter à notre immersion et sont clairement la démonstration d’une prouesse technique qui est ici sublimée par un rendu PC supérieur aux versions consoles.
Le titre de Sucker Punch Productions est sublime en jeu libre comme dans ses cinématiques et c’est un vrai plaisir de découvrir de nouveaux environnements au fur et à mesure que l’on progresse dans l’histoire.
Un gameplay simple et efficace
Ghost of Tsushima est un jeu d’aventure mêlé d’un très léger aspect RPG avec ses arbres de compétences associés au combat au corps-à-corps et à la furtivité. Jin dispose de quatre styles de combat qui se montrent utiles contre les différents ennemis que vous rencontrerez (un style pour être efficace contre les ennemis au bouclier, les lanciers, les ennemis lourds, etc.) en plus d’outils tels que des arcs, kunaïs, mais aussi fléchettes empoisonnées. Le jeu rejoint donc sa narration en proposant un gameplay et une évolution variée que vous préfériez faire face à vos ennemis ou les faire tomber depuis les ombres.
Les capacités de Jin sont bien sûr améliorables par de l’équipement (que vous pouvez lui-même améliorer avec des ressources que l’on trouve dans le monde ouvert comme en tant que récompense de mission) mais aussi des talismans et bien entendu par l’amélioration des compétences de Jin.
La liberté d’approche et l’aspect parfois tactique des engagements au corps-à-corps (surtout en difficulté poussée) permet quand même au jeu d’être un challenge efficace et vraiment nous pousser dans nos retranchements sur quelques sections où les ennemis sont nombreux et agressifs. Les duels (qui sont généralement des combats de boss) sont très scénarisés et sont pour moi l’un des plus gros point fort du jeu d’un point de vue gameplay.
L’Île d’Iki : prolonger le plaisir
Cette édition PC de Ghost of Tsushima vient avec l’agréable surprise de son DLC. Cette extension scénarisée se déroule sur une autre île non loin de Tsushima où Jin enquête sur une menace mongole quasi surnaturelle. C’est aussi l’occasion pour le scénario de se pencher sur le passé familial de nôtre héros et de le faire davantage s’interroger sur l’apparente et fantasmée intégrité et valeur morale de son défunt père.
Un nouvel environnement, une nouvelle classe d’ennemi qui vient booster tous les ennemis que nous connaissons déjà et une (très courte) nouvelle campagne : heureusement que ce DLC est offert puisque son contenu est, à mon sens, insuffisant pour être une extension à part entière.
Un monde ouvert pertinent
Le problème avec la plupart des mondes ouverts, c’est qu’ils ne se veulent mondes ouverts que pour profiter de leur popularité. Ce n’est ici, pas le cas de Ghost Of Tsushima qui propose aux joueurs/joueuses de compléter de nombreuses missions secondaires. Vous trouverez aussi des activités de collectables qui sont vraiment utiles puisqu’elles apportent soit des éléments de cosmétiques (oui c’est utile et c’est beau) ou encore des amulettes qui viennent améliorer les statistiques de Jin. Entre l’escalade de monts escarpés qui nous permettent d’admirer le paysage, courir après des renards pour se recueillir sur un petit autel ou encore des camps mongols à nettoyer de leurs occupants, Tsushima a de quoi vous garder occupé pour longtemps.
Traverser la carte sur votre monture est également rendu plus agréable par l’apparition de petits événements scriptés comme des embuscades ou des animaux sauvages traversant les chemins. En somme, le jeu invite réellement à boycotter le voyage rapide !
Pour conclure, je ne peux que vous recommander ce Ghost of Tsushima Director’s Cut sur PC. Profitant des capacités techniques que peuvent offrir un ordinateur, doté d’une histoire prenante sur un fond historique captivant, le titre est devenu la référence du jeu de samouraï et on en redemanderait volontiers. Et si, comme moi, vous aimez rejouer à vos jeux sachez que cette édition est dotée d’une New Game plus et on ne boudera pas son plaisir de relibérer Tsushima !