Motion Twin, studio de développement de jeu indé, basé à Bordeaux et donc français, viendra ajouter sa pierre à l’édifice concernant le développement du secteur du jeu vidéo en France en procédant à la sortie publique de “Dead Cells”, le 7 août 2018. Dead Cells est un jeu de plateforme solo dans un style pixelisé, mais détaillé se déroulant dans une époque médiévale fantastique. Il s’agit d’un jeu issu du genre “Die & Retry”, littéralement “mourir et recommencer” qui se veut être infini, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de réelles fins, bien qu’on peut considérer le jeu fini quand tous les succès sont débloqués.
L’Homme Parasite
Pour mettre dans le contexte, dans Dead Cells, il est dit qu‘un roi cherche un remède pour sauver son peuple d’une terrible maladie qui fait ravage. Il ordonne donc à ses meilleurs chimistes de développer un remède. Malheureusement, ce remède est une véritable catastrophe, en effet au lieu de soigner les gens, ceux-ci sont transformés en zombies ! Mais étant donné qu’il n’est pas possible de faire machine arrière, autant qu’ils soient utiles, et le roi veut donc utiliser ce remède pour que ces zombies lui servent d’armée. La situation finit par devenir ingérable, le nombre de zombies devient trop important et il perd le contrôle. Finalement, il commandite un génocide sur son peuple, qu’il n’est plus en mesure de maîtriser.
Dans le jeu, nous incarnons un personnage décapité, donc théoriquement mort, jusqu’à ce qu’un parasite vienne le ramener à la vie en prenant possession de celui-ci. À l’aide d’une partie des souvenirs de sa vie passée, il réalise ce que le Roi a fait et va alors chercher à se venger de celui-ci.
Afin d’accomplir son but, il faut que vous traversiez tous les étages de la prison, dans laquelle était retenu le personnage, jusqu’à arriver au trône du Roi et mettre un terme à son règne impitoyable.
La révolution est en marche
Afin de vous lancer dans votre quête de vengeance, il vous faudra surmonter tous les étages, chacun possédant son lot de surprises. Sur le chemin, vous affronterez des ennemis, allant d’un simple zombie à un boss de zone, auquel il faudra vous y reprendre à plusieurs reprises afin de convenir de la meilleure stratégie pour en venir à bout. À chaque fois que vous terrassez des ennemis, des pièces ainsi que des cellules sont laissées derrière eux, vous permettant alors d’améliorer vos armes et vos compétences pour la partie.
Vous pourrez aussi rencontrer des épreuves, avec à la clé, de nouvelles armes, des pièges, ou des boosts de compétences. Beaucoup d’armes existent, que ce soit du corps-à-corps, à base d’épées, de lance, d’armes lourdes, etc… Mais aussi des armes à distance, et des pièges. Toutes ces possibilités mises entre vos mains, vous permettront de créer le set d’armes qui vous convient le plus. Il n’y a pas de malheureux !
“Pour la partie”…
Plus tôt, j’ai énoncé précisément que des améliorations sont disponibles sur les armes pour “la partie”, et cette précision est importante, car Dead Cells n’est pas un simple Die & Retry, en effet, il s’agit d’un RogueLike, ce qui veut dire qu’il n’existe pas de point de sauvegarde, peu importe à quel point vous vous élevez dans les niveaux, vous retomberez systématiquement au quartier de la prison.
Bien sûr, tout n’est pas forcément perdu, si vous n’aviez pas dépensé l’intégralité de vos pièces et de vos cellules, une partie sera sauvegardé avec vous, vous permettant d’acheter des améliorations permanentes ou encore des cosmétiques. Dans les améliorations permanentes, pour n’en citer que quelques-unes, vous avez la possibilité d’augmenter votre barre de vie, vos dégâts avec telle ou telle arme, et bien d’autres encore !
Le but étant, dans chaque “run” (terme désignant une partie) d’aller le plus loin possible tout en collectant ressources et informations pour revenir la prochaine fois mieux préparé !
Ca ne s’arrête donc jamais ?
En effet, Dead Cells a pour particularité d’être un jeu infini, c’est-à-dire que premièrement, pour arriver à ce qui semble être la fin du jeu, il vous faut des dizaines d’heures, mais pour qu’au final, vous reveniez plus ou moins au début pour refaire le jeu dans une difficulté plus élevée. Mais surtout, c’est que les créateurs font des updates régulières.
Beaucoup de DLCs sont proposés pour donner une expérience de jeu plus prolongée. On peut notamment voir que l’un des derniers DLC est celui sur Castlevania. De plus, ils proposeraient des ajouts de contenus jusqu’en 2025, ce qui ferait donc sept ans de contenu. En bref, Motion Twin se dédie pour le moment à ce jeu, qui malgré les années continue de produire de bons résultats !
Un jeu qui colle à une philosophie
Lorsque vous jouez à la plupart des jeux, quand vous mourrez, vous réapparaissez à votre point de sauvegarde sans une once d’explications. Or dans d’autres jeux tels que “Hadès” et notamment Dead Cells, la mort fait partie intégrante du jeu. Il y a ce qu’on appelle du Lore, de l’histoire et des explications, quant au pourquoi on réapparaît alors qu’on vient de supposément mourir. Dans Hadès, on incarne Zagreus le fils d’Hadès et donc le royaume des morts, ainsi, il est impossible de mourir dans ce monde.
Tandis que dans Dead Cells, incarnant un infecté, précédemment décapité, ses organes ainsi que ses cellules sont elles aussi déjà mortes, l’empêchant donc de mourir. Il est un cas un peu particulier dans son monde. Quoiqu’il en soit, les morts dans ce jeu ne sont pas totalement laissées au hasard, cela peut même déclencher certaines cinématiques voire des trophées.
La mort, sujet assez sensible en général, ici arbore une certaine philosophie. Ici, la mort du personnage, n’est peut-être pas vue comme une mort à proprement parler, où notre corps, vidé de toute énergie s’allonge simplement sur le sol attendant de se décomposer. D’après moi, ici, on parle plutôt d’une mort mentale. Les ennemis, des anciens humains transformés en zombie, sont des obstacles à notre but, qui je le rappelle est d‘aller se venger du Roi, pour peut-être trouver une forme de paix. Il est impossible, ici de parler de liberté, étant donné que dénuée de sens, la population est condamnée. Ainsi les défunts citoyens, peuvent être comparés aux gens qui ne croient pas en nous et qui veulent nous retenir vers le bas, on les considère morts, parce que désormais, on ne veut plus avoir à faire avec eux.
C’est alors que la mort est vue comme une chute, dont il faut se relever, on n’a pas réussi la première fois, mais il faut se relever indéfiniment jusqu’à atteindre son but, son objectif final. Du côté du Roi, vis-à-vis du Lore, on peut retrouver une certaine hypocrisie, il essaie d’aider les gens, voit que le remède ne fonctionne pas à proprement parler, mais dont il peut faire usage pour agrandir son armée. Il voit certainement ça comme “un mal pour un bien”.
Au lieu de simplement jouer, j’ai essayé de décortiquer le jeu, alors ce n’est que mon avis, peut-être que ce n’était pas l’intention initiale des développeurs, mais quoiqu’il en soit, cela montre que le jeu a été bien fait. On peut soit simplement jouer, galérer à traverser tous les niveaux, ou prendre un peu plus son temps et apprécier l’envers du décor. Les détails sont assez importants dans ce jeu, il faut percer les mystères cachés derrière ceux-ci. Étant par la même occasion un amateur de style graphique rétro, l’univers façon 16-bits marche du tonnerre !
Pour vous convaincre
Évidemment ce n’est pas seulement moi qui ai aimé ce jeu, mais tout un tas de fans. Jusqu’à la semaine dernière, on comptait la barre significative des dix MILLIONS de ventes. Avec plus de 115 000 avis extrêmement positifs sur STEAM, les fans n’ont pas de débats, Dead Cells est un jeu excellent.
En 2018, Dead Cells avait rencontré un succès tel, qu’ils ont été nominés aux Games Awards :
- Game Award du MEILLEUR JEU INDEPENDANT
- Game Award du MEILLEUR JEU D’ACTION
- BAFTA Game Award du CONTENU ORIGINAL (Cette fois en 2019)
L’univers intéressant combiné à des mécaniques simples mais complètes font de Dead Cells un jeu très agréable à jouer, disponible sur toutes les plateformes à un prix raisonnable de 34,99€ hors DLCs dont d’autres sont à venir. Je vous le conseille !