The Invincible : Voyage aux confins de l’espace

the invincible picture

The Invincible est un petit jeu sorti tout droit d’un studio indépendant polonais : Starwards Industries. Basé sur la nouvelle éponyme écrite par Stanisław Lem et publiée en 1964, ce jeu nous transporte dans une aventure courte mais riche. Publié le 6 novembre 2023 sur PC, PlayStation 5, Xbox series X j’ai eu la chance de pouvoir jouer au jeu en avance pour vous en fournir un test complet et sans spoils. 

Starwards Industries

Le studio à l’origine de The Invincible, Starwards Industries, est un petit studio indépendant fondé en 2018 et qui est fort de 27 employés. The Invincible est d’ailleurs leur premier jeu, un sacré défi de se faire un nom quand l’on observe ce marché du jeu vidéo à ce point saturé de titres AAA. Ce défi, Starwards Industries se donne les moyens de l’atteindre ; son équipe est composée de vétérans de jeux à succès tels que The Witcher 3, Cyberpunk 2077, Dead Island, Dying Light ou encore Call of Juarez.

Starwards Industries a pour ambition de travailler sur des jeux de petite envergure, mais au contenu intéressant et dense et bien travaillé d’un point de vue technique et narratif. Leur premier titre est donc une belle mise en bouche et un rayon d’espoir de voir poindre un studio indépendant au travail qualitatif !

À la découverte de Régis III

The Invincible nous met dans la peau de Yasna, une scientifique spécialisée en biologie qui fait partie d’un équipage d’autres scientifiques et explorateurs aux confins de l’espace. On se réveille sur une étrange planète aux accents martiens, Régis III. Le but du jeu et de comprendre le but de cette expédition, sauver si possible les membres de son équipage et retourner sur le vaisseau. La narration se fait très essentiellement par des dialogues à choix multiple avec l’Astrogator (une sorte de capitaine de vaisseau doublé de directeur de recherches pour l’équipe scientifique) et par des flash-backs dans lesquels Yasna et les autres discutent de leur hypothèses sur la planète.

D’autre part, un récapitulatif de l’histoire est disponible sous la forme d’une bande dessinée qui se présente aussi in-game sous la forme de sorte de photos diapositives. L’histoire met l’emphase sur des thèmes tels que les limitations de la compréhension humaine, les avancées technologiques et surtout sur la problématique de l’intervention humaine ; d’où le sous-titre du jeu « Tout, partout, n’est pas pour nous. »

Il existe donc différents embranchements à cette histoire que je trouve captivante, en fonction de vos choix et de vos actions. La re jouabilité n’est pas le maître mot, mais pour celles et ceux qui aiment à tirer le plein potentiel de leur jeu, cela ne sera que du bonus ! En somme, une visite spatiale sous fond de rivalité entre deux factions : le Commonwealth (dont fait partie Yasna) et l’Alliance (un groupe menaçant et élusif dont nous croisons les traces çà et là) qui se place dans un contexte scientifique et technologique servant à la narration de leurs thèmes récurrents. 

petite bande dessinée

Un gameplay simpliste

Le gameplay de The Invincible est très simpliste et ce n’est pas du tout une mauvaise chose. En effet, à mon sens, ce type de jeu avec des thèmes qui invitent tant à la réflexion gagnent à avoir un rythme lent et contemplatif. Le gameplay ici se résume essentiellement à de l’exploration à pied puis en véhicule et de la collecte d’informations par le biais de lectures, dialogues et utilisations contextuelles d’objets.

Vous serez ici équipés de différents outils qui vous seront utiles au long de votre aventure ; une carte doublée d’un carnet de notes, un détecteur de formes de vies ainsi qu’un détecteur de métaux qui vous servira à suivre la trace d’une étrange formation métallique qui occupe une bonne partie de l’équipe de recherche et d’une bonne vieille longue vue (la mienne est fissurée, mais elle fonctionne très bien, je vous jure.)

Ici, pas de combat, pas de camps de bandits, pas de collectables, pas de boss ni mécanique de survie. Vous êtes une scientifique pas un soldat. On a ici à faire à un « walking sim » à la première personne (simulateur de marche) ponctué d’éléments empruntés au point and click. 

Détécteur de balise

L’état technique

Le premier jeu de Starwards Industries est développé sous Unreal Engine 4 et propose des visuels bluffant. Le jeu est très beau et est majoritairement très stable. Je ne peux le critiquer qu’à partir d’un certain moment du jeu où je me suis retrouvé, à bien moins de 20 fps ! Le jeu demande pourtant, dans ses paramètres une carte graphique 1660 ti ou équivalent tandis que ma machine est équipée d’une 2080 ti ! Ce n’est pas game breaking, mais grand Dieu que c’est énervant de tout faire en stop motion.

Au-delà de ça, certains problèmes de physique se font sentir : il est difficile de se hisser sur des éléments rocheux parfois pas plus haut qu’un trottoir sans que Yasna ne danse la polka, l’eau n’a aucune physique (pas d’ondes lorsque touchée, aucun remous, etc) alors que le sable propose de belles empreintes de pas qui suivent la direction de marche de notre scientifique en vadrouille.

D’autre part, je n’ai fait l’expérience que d’un seul bug vraiment gênant : une chute infinie à même le sol.

exemple visuel du jeu

La musique et les voix

La musique est ici de qualité bien que très discrète. Elle se place de bonne façon dans l’exploration et l’on y retrouve bien des accents de l’univers atom-punk que nous traversons. Là où le jeu brille le plus à mon sens dans le département de l’audio c’est dans la qualité des doublages.

Disponible exclusivement en anglais, les voix ont un excellent jeu d’acteur qui représente bien le spectre des émotions que l’on pourrait ressentir si l’on était dans la peau de Yasna essentiellement.

Entre sa voix qui s’emballe lorsqu’elle fait une découverte incroyable ou qui s’amenuise lorsqu’elle perd espoir, l’ensemble des dialogues sont doublés avec précision et enregistrés avec une grande qualité audio reposant dans un mixage plus que satisfaisant.

The Invincible : mon avis général

J’ai énormément apprécié The Invincible. En tant qu’adepte des jeux dont la première motivation est la narration et l’immersion, le moins que je puisse dire, c’est que j’ai été servi. j’ai aimé me sentir plein d’espoir puis apeuré et méfiant aux côtés de Yasna. Cet univers m’a happé dans l’histoire qu’il raconte et dans son ambiance générale. Ce jeu, bien que court est à mon sens une petite pépite que je ne peux que vous recommander si la narration et l’immersion sont vos critères de choix en termes de jeux vidéo.

Pour conclure, je peux vous dire que ce premier jeu signé Starwards Industries est une réussite. Malgré des problèmes techniques minimes qui seront très probablement patchés dans un futur proche, le jeu brille par sa narration, son univers et ses dialogues. Il ne plaira pas à tout le monde puisque ce n’est pas un jeu orienté action, mais pour ceux qui recherchent une bonne histoire sur le temps d’un week-end, c’est une petite pépite. 

La note de la rédac
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