Après une sortie encensée par les joueurs comme par la presse, Elden Ring revient en force avec un DLC tant attendu. Shadow of the Erdtree, sorti le 21 juin 2024 s’est vendu à cinq millions d’exemplaires en trois jours et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi. Avec une nouvelle carte immense à explorer et de tous nouveaux boss à affronter, ce DLC nous propose un contenu impressionnant. Au cours de ce test (que je vous garantis sans spoils majeurs) je vais vous convaincre (si vous ne l’êtes pas déjà) que ce Shadow of the Erdtree c’est plus de Elden Ring et c’est ça qu’on veut !
Le plaisir est dans l’attente
L’extension Shadow of the Erdtree s’annonce le 21 février 2024. Avec des millions d’exemplaires vendus sur le jeu de base, il n’est pas étonnant que la presse et les joueurs soient si enthousiastes. Les rumeurs vont bon train quant à l’emplacement de la nouvelle map, les éléments de lore qui viendront étoffer un univers déjà fourmillant de vie (et de mort). La bande-annonce, bien que cryptique, nous laisse envisager un univers bien plus sombre et nous présente un ennemi qui fait déjà trembler bien des vétérans : Mesmer.
Cette bande-annonce nous laisse également présager plus d’informations sur Miquella, un demi-dieu relativement délaissé dans Elden Ring. En somme, il n’en fallait pas plus pour la communauté pour monter dans le train de l’engouement et de compter les jours avant de pouvoir à nouveau s’émerveiller d’un univers à la direction artistique si soignée.
L’on compte aussi sur de nouvelles classes d’armes qui viendront renouveler le gameplay et, on l’espérait tous, des combats de boss titanesques.
Une extension trop compliquée ?
À peine sorti, le jeu fait déjà polémique quant à sa courbe de difficulté. Ici, même les joueurs en New Game Plus souffrent de bon cœur. Certains ennemis que l’on croise dès la première zone sont très imprévisibles et attaquent sans relâche, ne laissant que peu de fenêtres d’action. Il en va de même pour certains dégâts magiques qui sont d’une agressivité sans borne.
Interrogé sur ce pic de difficulté, Hidetaka Miyazaki, le président de FromSoftware, explique qu’il voulait redonner même aux joueurs vétérans cette impression de redécouvrir Elden Ring et de retourner au niveau de vulnérabilité qu’ils avaient en démarrant leur première exploration de l’Entre Terre.
Nous sommes tout de même aidés par deux nouveaux items semblables à ceux qui venaient améliorer votre potion de soin (larmes de vie et graines dorées) mais ces buffs de vos statistiques ne sont disponibles que tant que vous êtes dans la Terre des Ombres.
Un but toujours un peu flou
Nous en avons l’habitude maintenant. Les jeux FromSoftware sont toujours volontairement énigmatiques dans les buts à atteindre en tant que héros. Ici, il s’agit de suivre les traces laissées par Miquella dans sa marche vers l’atteinte du statut de Dieu. L’on nous donne des emplacements de « croix » qu’il faut suivre et trouver. Ces croix sont disséminées dans le Royaume des Ombres et nous indiquent un élément que le demi-dieu a laissé derrière lui.
Qu’il s’agisse de ses peurs, d’un morceau de son corps ou bien son cœur, c’est ce fil rouge qu’il nous faut suivre pour arriver à nos fins. Malgré de nouveaux PNJ relativement intéressants, les dialogues et les informations données nous forcent toujours à aller se renseigner sur internet. Les joueurs et joueuses qui ne lisent pas les descriptions de certains items risquent aussi de passer à côté de bien du contenu et en ça, la recette d’Elden Ring reste inchangée.
Rester attentifs aux lignes de dialogue codées et aux indications laissées sur la carte devraient vous permettre d’avoir une compréhension basique de l’histoire. Pour ce qui est du reste je ne peux que chaudement vous recommandes les vidéos de Vaatividya (anglophone uniquement).
Quelles nouveautés ?
Bien que le gameplay en lui-même ne change pas, de nouvelles armes et compétences viennent étoffer un mélange presque parfait. Des boucliers d’estoc en passant par l’espadon, le combat à mains nues et les lames inversées, il y en a pour tous les goûts. En plus de rajouter un aspect visuel intéressant certaines de leurs compétences uniques sont merveilleuse à voir et à spammer !
Si l’on regarde du côté des nouveaux donjons, ce sont les forges qui sont l’ajout le plus pertinent. Ces donjons abritant des ennemis typés magma sont des zones qui vous récompensent avec un nouveau type d’armes encore plus original : les armes de jet. Bien que la diversité de ces forges laisse à désirer, c’est un véritable plaisir de les accomplir en se demandant quelle sera la récompense au bout du chemin.
Les boss : la diversité vient punir les joueurs
Une des plus grandes forces des jeux FromSoftware, c’est la diversité de leurs boss et des styles de jeu. Cependant, cette force peut devenir une faiblesse lorsqu’il s’agit d’innover sur les combats tout en proposant un challenge toujours à la hauteur de la réputation du studio. Elden Ring n’est ici pas une exception. Vu le nombre d’armes et de styles de jeu différents proposés, il est nécessaire pour le studio de rendre les combats de boss difficiles pour tout le monde sans favoriser un style de combat par rapport à un autre (même si les joueurs magie n’auront aucun mal à broyer la barre de vie de certains boss).
Cette limitation résulte en certains combats rendus brouillons voire illisibles. Je pense ici surtout au dernier boss dont la phase 2 est un cauchemar à traverser. Entre des attaques qui ne laissent pas le temps de souffler et des indications visuelles et sonores difficiles à détecter, les combats sont davantage perçus comme frustrants plus que comme un challenge à surmonter.
En somme, un très bon DLC. Toujours avec une excellente direction artistique et avec un challenge brutal malgré son côté « injuste » par moment. L’ajout de nouvelles armes, compétences et nouvelles zones de jeu vient rafraîchir une recette qui frise déjà la perfection. L’on viendra tout de même déplorer un scénario moyennement intéressant et dont le côté cryptique pourra ennuyer plus d’un joueur. Un DLC qui offre plus de Elden Ring à mon Elden Ring, il m’est impossible de ne pas vous le recommander.