Étrange rencontre entre deux univers drastiquement opposés : l’un est un pilier de la littérature britannique, romancier, nouvelliste et père du plus célèbre détective de tous les temps: Sir Arthur Conan Doyle ; l’autre est un maître incontesté de la littérature d’”horreur cosmique” qui a réussi l’exploit de faire de son œuvre un genre à part entière : H.P Lovecraft. L’homme derrière ce cross-over inattendu se nomme James Lovegrove, romancier britannique de science-fiction spéculative, de fantasy et d’horreur. Grand amateur de Sherlock Holmes, on lui doit notamment plusieurs séries sur ce personnage emblématique de la littérature contemporaine.
Élémentaire, mon cher Watson !
Publié le 14 février 2018, le premier volet de la saga des Dossiers Cthulhu : “Sherlock Holmes et les Ombres de Shadwell” paraît aux éditions Bragelonne. Il sera suivi de cinq autres tomes :
- “Sherlock Holmes et les Monstruosités du Miskatonic”, en 2019
- “Sherlock Holmes et les Démons marins du Sussex”, en 2020
- “Sherlock Holmes et le Démon de Noël”, en 2021
- “Sherlock Holmes et la bête des Stapleton”, en 2022
- “Sherlock Holmes et les trois terreurs d’hiver”, en 2023
Avec un style parfaitement maîtrisé qui rappelle parfois celui de Doyle, James Lovegrove nous plonge avec brio dans cet univers inédit et nous transporte dans le Londres du XIXème siècle, au cœur d’une sinistre série de meurtres que vous prendrez plaisir à résoudre.
Les Dossiers de Cthulhu, une aventure qui s’étire sur trente ans
Tout démarre à l’automne 1880, lorsque le Dr John Watson revient d’une traumatisante expédition en Afghanistan qu’il aimerait par-dessus tout effacer de sa mémoire. C’est à ce moment-là qu’il rencontre Sherlock Holmes qui, alors occupé à enquêter sur une étrange série de décès dans le quartier de Shawell, il va lui proposer de se joindre à lui dans la résolution de ces mystères. De fil en aiguille, les nombreux indices les amènent à faire le lien entre les macabres découvertes et un baron de la drogue qui cherche à étendre son empire.
Avec ce premier roman, vous plongez tête la première dans l’univers atypique mais parfaitement maîtrisé de James Lovegrove. Si comme moi, vous êtes à la fois féru des enquêtes de Sherlock et de l’imaginaire de H.P. Lovecraft, alors vous trouverez tout votre bonheur à travers ces pages : des déductions de génie, des descriptions à couper le souffle, une dose gargantuesque de mystère et surtout un suspense à toute épreuve.
En tournant la dernière page du premier tome, vous sauterez sans hésitation sur sa suite qui se déroule une quinzaine d’années plus tard, au printemps 1895. Le troisième tome, quant à lui, débute à l’automne 1910. En trente ans d’histoire, vous explorerez aussi bien les confins des quartiers londoniens que des dimensions imaginaires aussi surnaturelles que passionnantes.
Vous aimerez davantage vivre ce récit poignant aux côtés de personnages emblématiques comme Mrs. Hudson, l’inspecteur Lestrade, Mary, Moriarty ou encore Mycroft. Il se peut même qu’à l’image de Watson, vous en veniez à douter de votre santé mentale à l’issue de cette aventure… Qui sait ?
Un délicieux mélange des genres et des styles
Quel exercice ambitieux que celui de réunir deux styles aux caractéristiques bien identifiées et bien ancrés dans l’imaginaire collectif. Pourtant, James Lovegrove remporte ce défi haut la main !
Avec cette saga, que vous soyez grand amateur de Sherlock Holmes ou fervent lecteur de H.P Lovecraft, vous y trouverez forcément votre plaisir. Les nombreuses références aux deux univers rendent ces romans saisissants et la dimension dramatique de l’intrigue vous poussera à dévorer les pages pour en connaître le dénouement.
Autre point positif, vous pouvez lire chaque tome dans le sens que vous voulez sans altérer une seule seconde votre parfaite compréhension de l’œuvre. Si une quinzaine d’années sépare distinctement les trois premiers tomes, les trois derniers quant à eux se déroulent respectivement en 1890, 1894 et 1889.
Avec un peu de chance, cette saga vous donnera peut-être envie de vous intéresser aux œuvres originales.
Alors, prêts à enquêter ?