La petite Nemo et le monde des rêves, est un film disponible sur Netflix. Réalisé par David Guion et avec en tête d’affiche Marlow Barkley, Kyle Chandler et Jason Momoa. Ce film très touchant qui plaira sûrement aux enfants et jeunes adultes nous parle du deuil et de ces différentes phases.
Bienvenue dans le monde des rêves
Le film nous conte l’histoire de Nemo, une petite fille qui vit dans un phare avec son père et non dans une anémone. Son père est le gardien du phare et aide les navigateurs à faire bonne route. Un soir de tempête, celui-ci part aider un navire en détresse, malheureusement pour la fillette, il ne reviendra pas. Nemo est alors envoyé chez son oncle, un homme solitaire qui vend des serrures de porte. Cette jeune fille a un don, elle peut voyager dans le monde des rêves, là où certains ne se contentent que de rêver ce que le bureau des activités subconscientes leur impose. Dans ce monde, elle fait la rencontre de Flip, un hors-la-loi excentrique, ensemble ils partent à la recherche des perles. Des objets magiques qui réalisent les vœux des rêveurs.
C’est un scénario assez original que l’on retrouve dans ce film, Nemo est divisé entre deux mondes, la réalité et le monde du subconscient. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que ces deux univers sont étroitement liés. Elle peut par exemple apprendre des capacités dans la vraie vie pour les utiliser ensuite dans ses rêves. Certains personnages qui sont dans ce monde et qui paraissent éloignés de la jeune fille sont au final plus proches d’elle qu’il n’y paraît.
Dans ce scénario parfois loufoque on retrouve des personnages très attachants, Némo et son père qui sont très complices au début du film, la jeune fille sera ensuite dévastée après son départ. Philip, son oncle, un personnage très solitaire dont l’arrivée de sa nièce dans sa vie lui fera beaucoup de bien. Ou encore Flip, ce personnage excentrique qui ne sait plus qui il est et cherche toujours à attirer l’attention.
Marlow Barkley sublime dans le rôle de Nemo
Côté casting on retrouve du beau monde, Kyle Chandler (Godzilla, King Kong) incarne le père de Nemo. Celle-ci est campée par Marlow Barkley (Single Parent) qui se révèle très touchante et arrive à nous faire vivre beaucoup d’émotions.
Flip est incarné par le célèbre Jason Momoa (Aquaman), ici il est le personnage loufoque et drôle qui accompagnera la petite fille dans son aventure dans le monde des rêves. Chris O’Dowd (The Cloverfield Paradox, Thor : Le monde des ténèbres) est Philip, l’oncle de Nemo qui tentera de l’aider à faire son deuil, il campe un personnage perdu et très touchant.
Un voyage extraordinaire
Dans sa quête pour les perles, Némo et Flip, traversent plusieurs rêves d’autres personnes. Un moyen de nous montrer l’étendue de ce monde imaginaire, où l’on se réfugie une fois endormi. Tout est possible dans ce monde, objets et peluches animés, oiseaux géants que l’on peut chevaucher, un cour de salsa où les personnes sont en fait des nués de papillons. Le film est beau et les animations vraiment réussies, le monde est coloré et on y vit des émotions poignantes. Comme le moment ou la petite fille repart sur l’île du phare, son lit se transforme en un radeau de fortune qui fait des brasses, le ciel est parsemé d’aurores boréales, la mer à des teintes phosphorescentes et des dauphins viennent sauter par dizaines autour de notre protagoniste.
Cependant, il y aussi des cauchemars dans ce monde, lorsque ceux-ci viennent pour freiner les deux protagonistes dans leurs quêtes, les rêves deviennent plus sombre, noir, glacial. Ce contraste entre les couleurs flashy des rêves et la noirceur des cauchemars, nous permet de passer de scènes joyeuses et drôles à des scènes plus stressantes et anxiogènes. À l’instar de ces étranges rêves où l’on veut absolument se réveiller mais qu’on y arrive pas.
Dans le monde des rêves, c’est le bureau des activités subconscientes, une sorte de police, qui gère les illusions dans lesquels se trouvent les dormeurs. Un bureau assez marrant car on peut y voir les rêves les plus connus comme se balader nu dans la rue, animaux qui parlent, escaliers infinis etc. Le scénario est parsemé d’humour et il s’y déroule parfois des scènes loufoques. Comme ce moment où nos deux compères débarquent dans le rêve d’une personne qui conduit un camion poubelle. Cette personne ne conduit pas très bien et à juste titre, quand les protagonistes arrivent dans la cabine du conducteur, c’est un enfant que l’on retrouve derrière le volant.
Si le film arrive à nous faire voyager d’un côté visuel, il arrive aussi à le faire côté musique. On retrouve Pinar Toprak, une compositrice qui avait composé la musique de Captain Marvel et beaucoup d’autres films comme Nous, toujours ou encore Le secret de la cité perdue pour les plus récents. Tout au long du film la musique nous accompagne de manière formidable avec des notes douces harmonieuses mais aussi sombres et inquiétantes en fonction des scènes. Mention spéciale pour la reprise au piano de cet incroyable titre qu’est The Parting Glass, juste émouvant !
Le deuil, les rêves, la vie
Le film nous parle d’un moment de vie triste et déchirant mais un moment auquel on ne peut échapper. La mort… Si tout s’arrête pour la personne qui décède, les autres continuent de vivre et doivent faire le deuil, une étape souvent compliquée, surtout quand on est un enfant. Ici, Nemo comprend bien que son père n’est plus, cependant elle se réfugie dans le monde des rêves pour tenter de retrouver son défunt parent. Elle passe la plupart de son temps à dormir ce qui lui permet de fuir cette réalité qui est trop dure à encaisser pour le moment.
D’un autre côté, le film nous fait aussi comprendre qu’il est important de rêver, Philip, lui, ne rêve plus. Il est enfermé dans sa vie monotone de vendeur de serrure. Il vit seul, n’a pas de femme, d’amis, il se dit heureux comme ceci et ça pourrait être le cas. Mais au final on sent bien que celui-ci est en manque de contact humain et d’aventure. C’est ce que va d’ailleurs lui apporter sa nièce. Ce tragique incident, va lui apporter au final plus de bonheur que de malheur, car Philip fera tout pour bien s’occuper de Nemo et de la faire sortir de cette mauvaise passe.
Enfin la dernière leçon que tente de nous enseigner le film est qu’il y a un parfait équilibre entre vivre et rêver. Il ne faut pas vivre sans rêver et rêver en oubliant de vivre. Ce que le film sous-entend par là, c’est que peu importe la situation dans laquelle vous vous trouvez, vous êtes encore là. C’est ce que David Guion, le scénariste, essaye de nous faire comprendre, rêver c’est bien mais la vie est plus importante. Ici les rêves sont traduits par des situations assez cocasses ou dérangeantes mais rêver ce n’est pas seulement ça, rêver peut aussi être un projet, un voyage, une évolution de soi. C’est là que le film veut en venir, il faut concrétiser, avancer et construire.
La petite Nemo et le monde des rêves, est un film au scénario plaisant et original. Les personnages que l’on y rencontre sont touchants et le film nous fait voyager aux quatre coins de notre subconscient. Le film plaira sûrement aux enfants mais peut-être pas à tous les adultes, une chose est sur il vous fera sourire.