La demoiselle et le dragon est la dernière production de chez Netflix. On retrouve à la réalisation Juan Carlos Fresnadillo (28 semaines plus tard) et Millie Bobby Brown dans le rôle principal, mais aussi en tant que productrice exécutive. Ce long-métrage nous propose un scénario d’action/fantasy dans une époque médiévale et cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu des films de ce genre. L’énorme point fort du film réside dans ces visuels plus que bluffants avec un tournage effectué pour une grande partie des scènes au Portugal.
Une histoire plaisante
Nous faisons la rencontre, dans un endroit très appauvri, de deux sœurs, Floria et Élodie. Elles vivent dans une région ou très peu de choses poussent, on peut voir qu’il n’y a aucun arbre à l’horizon. En plus de cela, le peuple est en émoi, il a faim, mais les réserves de la ville sont épuisées. En rentrant d’une cueillette, elle retrouve son père, le roi, en train de discuter avec une noble. Il lui a trouvé un époux, loin des terres où elle est née et surtout quelqu’un qu’elle ne connaît pas. Ce qui ne l’enchante pas trop. Mais cela aiderait grandement son père et son peuple. En arrivant sur l’île, ils y découvrent un magnifique royaume et la famille royale semble être de bonne personne. Cependant, tout n’est peut-être pas aussi beau qu’il le laisse paraître et Élodie va vite le découvrir.
Derrière ce scénario, on retrouve Dan Mazeau, un scénariste américain que l’on a pu voir à l’œuvre sur La colère des Titans (2012) ou plus récemment sur le dixième opus de la saga Fast & Furious (2023). Pour ce film fantastique, nous avons le droit à un scénario plutôt bien écrit qui parfois se laisse deviner sans pour autant que ça dérange la découverte du film. On ne s’ennuie pas et on a hâte de voir où le scénario va nous emmener et si cela va nous plaire.
Attention Spoiler
Pour ma part, c’est une réussite, je n’avais pas regardé la bande-annonce avant de me lancer ce long-métrage et je suis agréablement surpris. C’est vrai quand on entend parler de dragon, on pense tout de suite à de grandes batailles à la Eragon ou le Hobbit. Ici, on est sur un film d’action certes, mais exit les batailles épiques, on est pendant une bonne partie du film sur une phase de survie. Oui, car la plupart du scénario se passe dans une grotte, immense, mais dans une grotte. Car même si on le sait, les dragons sont souvent enfouis dans les montagnes, compliquées de baser tout un scénario dans celle-ci. Et pourtant ça fonctionne bien, on suit Millie Bobby Brown dans cette aventure où l’on retrouve une femme badass.
Ma seule déception quant à ce film, est la dragonne. Oui une dragonne, c’est assez intéressant de voir un personnage dragon féminin. Que ce soit dans le jeu vidéo ou dans le cinéma, on a tendance à y voir un personnage masculin. Alors ce qui est dérangeant ce n’est pas que ce soit une dragonne, mais c’est sa voix. Que ce soit en VF ou en VO, ils ont ajouté un effet au montage qui lui donne une voix très bizarre. C’est super dommage, car cette dragonne est magnifique et a un excellent design. Cependant, sa voix ne lui rend pas hommage.
Millie Bobby Brown toujours dans un rôle badass
Pour le casting, on retrouve Millie Bobby Brown dans le rôle principal. Elle est entourée de Nick Robinson (La Cinquième Vague, Jurassic World), Robin Wright (Wonder Woman) et Ray Winstone (Noé, La légende de Beowulf) pour ne citer qu’eux.
Dans la voix malheureusement mal transformée de la dragonne nous retrouvons Shohreh Aghdashloo, une actrice irano-américaine. Nous avons déjà pu la voir dans plusieurs films et séries notamment dans Arcanes en 2021 où elle prêtait sa voix à Grayson.
Malgré tout, ce beau monde, le film se concentre sur Millie Bobby Brown et c’est elle que nous allons voir à l’écran le plus souvent. Ici, on y retrouve une jeune femme badass qui ne tombe pas pour autant dans le cliché du héros ou de l’héroïne sans peur. On peut voir en elle un personnage très cohérent, elle a ses peurs, ses faiblesses, mais aussi des qualités. Ce sont ces qualités qui font d’elle une femme forte et non pas un pouvoir ou une bénédiction accordé par un quelconque dieux.
Dans le film, Élodie est téméraire, elle n’abandonne pas, ne s’avoue pas vaincue. Même si elle part perdante, que certains lui ont tourné le dos, elle continue. Elle va puiser ses forces dans sa famille et les gens qu’elle aime, sa défunte mère, sa sœur, son père, etc.
Une OST digne d’un film de fantasy
En ce moment, on voit peu de films fantastiques qui se passent au Moyen Age. Des films ou chevaliers riment avec magie, des films où l’on voit des créatures que l’on ne voit que dans nos rêves. Mais vous pouvez mettre tous les dragons, mages, sorcières et autres chevaliers ou créatures dans un film, s’il n’a pas une bonne bande originale, il ne vous transportera pas.
Pour la musique, nous retrouvons ici David Fleming que nous avons pu entendre dans Une ode américaine en 2020. Le compositeur américain nous offre une excellente performance dans La demoiselle et le Dragon. Sa musique nous transporte à travers les paysages que l’on découvre, mais elle nous fige aussi lorsque l’ambiance doit se faire plus oppressante.
Il y a deux soundtracks qui m’ont marqué la première est celle lors de la balade à cheval entre Élodie et Henry au début du film. La musique est puissante et elle nous donne un sentiment de liberté. La deuxième, est elle un peu plus inquiétante, il s’agit d’un thème qui revient assez régulièrement dans le film. Une sonorité que l’on entend lorsque que quelque chose d’intrigant ou d’inquiétant est sur le point de se produire. On peut y entendre de fortes percussions et des voix comme sortie de l’au-delà.
Pour conclure avec l’OST, on ressent une petite inspiration du travail de Bear McCreary sur Godzilla : King of the Monsters lors de la scène de la révélation de la dragonne.
La demoiselle et le dragon : des visuels magnifiques
Encore un point que l’on ne peut pas retirer au film, il est beau. Voir magnifique à certains moments. Ce qui est le plus impressionnant dans ce film, c’est que beaucoup de décors ne sont pas des fonds verts, mais bel et bien des décors naturels.
Tout d’abord, le tournage du film s’est fait au Portugal pour les décors naturels et au Troubadour Meridian Water Studios, situés à Endfield, à Londres. Le film nous fait voyager à travers plusieurs villes du Portugal à Tomar et sont couvent de l’ordre du Christ, c’est ici qu’a été tournée la scène du mariage. Les magnifiques jardins fleuris du palais royal se situent eux aussi à Tomar dans le jardin de la forêt des Sept Collines. Pour ce qui est de l’intérieur du château de la Reine Isabelle, les scènes ont été tournées dans le magnifique monastère gothique de la ville de Batalha.
L’un des plus beaux cadres du film que j’ai pris pour fond vert au début n’en est finalement pas un. Il s’agit de la vallée du Douro, une région qui entoure le grand fleuve Rio Douro qui sillonne tout le nord du Portugal. Ce moment dans le film est juste splendide, preuve à l’appui.
Enfin, les montagnes froides et menaçantes qui abritent la grotte du dragon (fictive) se trouvent dans le parc naturel de la Serra da Estrela. Le tournage a été réalisé dans la vallée de Covão do Boi, même si la post prod est passée derrière afin de donner à côté plus effilé aux sommets de la montagne.
La demoiselle et le dragonne est une excellente production Netflix, et je n’ai pas l’habitude de dire ça. J’ai un peu de mal avec les productions originales de la plateforme qui sur certains films/séries ont des personnages bien trop clichés à mon goût. Heureusement, ici, ce n’est pas le cas et ce long-métrage nous fait voyager que ce soit visuellement ou musicalement.