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Hellboy : Web of Wyrd : De bonnes intentions pour peu de résultats

Hellboy Web of Wyrd

Développé par Upstream Arcade, studio indépendant créé en 2015 par des anciens de Lionhead studios (fermé en 2016), “Hellboy Web of Wyrd” est sorti le 4 Octobre 2023 dans l’indifférence générale. Inutile de tergiverser, le jeu est mauvais. Cependant, il est tout autant possible d’apprendre d’un mauvais jeu que d’un bon. Le jeu a toutefois l’air rempli de bonnes intentions et d’amour pour la franchise. Mais alors pourquoi le résultat n’est-il pas à la hauteur ?

Une ambiance réussie

Commençons par les points positifs. L’ambiance est des plus réussies. Le début du jeu nous donne l’occasion de nous plonger dans l’univers de la BD. Sa direction artistique basée sur le cell shading saura ravir les fans de la première heure. La bande originale quant à elle, s’oriente vers des morceaux rock qui illustrent bien la personnalité qu’adopte Hellboy dans cette nouvelle adaptation.

Le hub central du jeu, la maison papillon, possède également cette aura paranormale caractéristique de l’univers et possède des parties verrouillées qui seront accessibles au fur et à mesure de notre progression dans le jeu. Le titre a de plus été adoubé par le créateur du comics lui-même: Mike Mignola.

Une direction artistique en hommage au comic
Une direction artistique en hommage au comic
La maison papillon et son aura de mystère
La maison papillon et son aura de mystère

Hellboy : Web of Wyrd : un game design bancal…

Malheureusement, le game design ne parvient pas à sous-tendre la qualité de cette ambiance. Le jeu se présente comme un rogue-like. Autrement dit, vous allez parcourir des zones, récupérer des améliorations temporaires (à l’effet négligeable pour la plupart) et vous frayer un chemin à travers des groupes d’ennemis jusqu’au boss de la zone.

Dans la pure tradition des rogue-like, si vous mourez au cours de votre exploration, vous réapparaîtrez au hub central et devrez recommencer votre exploration du début sans vos améliorations. De plus, à chaque nouvelle entrée dans le wyrd, le monde parallèle qu’on vous propose d’explorer, le jeu génère procéduralement une nouvelle carte. Et c’est là que les défauts du jeu commencent à réellement se faire remarquer.

La première zone
La première zone
La troisième zone
La troisième zone

On prend les même et on recommence

En effet, malgré la génération procédurale, il n’y a aucun changement significatif dans le design des cartes. De plus, les assets graphiques dans lesquels le jeu pioche pour créer les cartes sont très peu variés. On se retrouve donc avec des cartes très similaires dans leur structure ainsi que visuellement et dont le design labyrinthique participe à perdre le joueur.

Chaque carte se compose de salles offrant des bonus temporaires dispensés par différents personnages. D’autres prodiguent des objets de soin, tandis que d’autres proposent des défis de combat pour une récompense dérisoire. Il y a également des salles qui servent d’embuscade, mais ces dernières sont si téléphonées qu’elles ne surprennent jamais vraiment.

Les cœurs vous permettent de vous soigner
Les cœurs vous permettent de vous soigner
Certaines salles proposent des défis
Certaines salles proposent des défis

De plus, les niveaux ne proposent aucune verticalité. Ce qui peut être imputé à un système de déplacement des plus rigides. En effet, il est impossible de sauter ou de rouler. Hellboy peut courir, mais de manière très lente.

Le jeu ne propose presque aucune verticalité
Le jeu ne propose presque aucune verticalité

Des combats ratés

Et cette lenteur se ressent également au travers du système de combat. Ce dernier se compose de quatre mécaniques principales : coup de poing, arme à feu, esquive et parade. Les coups de poing se composent d’une attaque légère et d’une attaque lourde. L’arme à feu dispose d’un nombre limité de munitions. De plus, il n’y a que trois armes déblocables dans le jeu et le rechargement impose un temps assez long d’arrêt complet.

Une arme à feu utile mais bancale
Une arme à feu utile mais bancale

Le jeu offre la possibilité de réaliser des esquives parfaites. Cependant, durant ces dernières, il est tout de même possible de se faire toucher. Ce qui permet de mettre en lumière les gros problèmes de hitbox de beaucoup d’attaques. La parade quant à elle, est très classique dans son fonctionnement, mais elle a le mérite de fonctionner.

Il est possible de parer tant que la jauge d’armure est remplie. Cependant, lorsque celle-ci se vide, la parade devient impossible. Cette dernière se remplit après un court instant sans se faire toucher. Toutefois, les mécaniques ne sont pas les seules éléments qui gâchent les combats.

Une intelligence très artificielle

En effet, les différentes salles à arpenter sont remplies de groupes d’ennemis. Ces derniers se composent de nombreux sbires basiques qui n’attaquent pas à moins d’être collé à eux. En plus de ceux-ci, vous devrez affronter des ennemis bien plus imposants qui dirigent les autres. Il suffit donc d’éliminer ces derniers pour faire disparaître les sbires. Cependant, même s’ils sont plus réactifs que les sbires, les gros ennemis ont (souvent) des moments d’absence.

De plus, énormément de patterns d’attaque se retrouvent chez tous les ennemis, boss inclus. Ces derniers possèdent tout de même quelques attaques uniques. Cependant, il est simple de les apprendre et la plupart des bosses se passe au premier essai.

Une intelligence artificielle limitée
Une intelligence artificielle limitée

Pour autant, les affrontements tirent en longueur. Les boss disposent en effet de deux barres de vie et de bien plus d’armure que Hellboy. Leurs attaques de zone (qu’ils n’hésitent pas à utiliser à outrance) leur donnent largement le temps de régénérer cette dernière. Ajoutez à cela leur capacité à invoquer des versions plus faibles des gros ennemis mentionnés plus haut et on se retrouve avec des combats de boss qui tirent en longueur et qui n’apportent aucun intérêt ludique. Cela dit, le pire ennemi auquel vous aurez à faire dans le jeu est sans aucun doute la caméra. Bonne chance pour vous en sortir si un ennemi vous bloque contre un mur.

Des combats de boss qui tirent en longueur
Des combats de boss qui tirent en longueur

Une intrigue fade

Malheureusement, ce n’est pas l’histoire qui pourra sauver le jeu. Le scénario ne propose rien d’original et l’écriture ne relève pas le niveau. Pas de panique, aucun spoiler en vue. L’intrigue s’adapte totalement au genre rogue-like du jeu et n’est qu’un prétexte pour plonger dans le monde onirique du Wyrd. De plus, le jeu ne comporte pas de cinématiques, seulement des champs-contrechamps légèrement animés.

De plus, après avoir visité toutes les zones, le scénario nous oblige à les retraverser en y ajoutant des ennemis qui ressemblent à tous les autres sauf que cette fois-ci, ils tuent en deux ou trois coups au maximum. Le dernier acte du jeu consiste à retraverser encore une fois ces quatre même niveaux, mais cette fois-ci en une fois sans mourir. L’histoire fait donc apparaître de manière encore plus évidente les astuces utilisées afin de rallonger la durée de vie du jeu. De plus, malgré ces dernières, le jeu se complète en moins de 10 heures.

Une mise en scène très pauvre
Une mise en scène très pauvre

Que retenir alors de Hellboy: Web of Wyrd ? La plupart des défauts tels que le manque de mise en scène, ou encore la pauvreté des décors peuvent se justifier par le fait que le studio est jeune et donc manque de moyens. Cependant, la lourdeur du gameplay, tous les défauts du système de combat, le level design raté ainsi que les quelques bugs et crashs qui risquent de parasiter la partie de beaucoup de joueurs sont des erreurs qui n’auraient pas du passer les phases de test. Ceci étant dit, il est bon de rappeler que les idées du studio, telles que d’adapter Hellboy sous forme de rogue-like ou la mise en place d’un hub central que l’on déverrouille au fur et à mesure sont loin d’être mauvaises. Malheureusement, l’exécution n’est pas à la hauteur. Espérons toutefois que le studio saura apprendre de ses erreurs et pourquoi pas produire une suite à la hauteur de leurs ambitions.

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